Fin de mon compte rendu sur les 4000 îles, région magnifique du sud du Laos. Vous pouvez retrouver la première partie de cet article ici

J’avais fini sur l’arrivée dans les rizières. et bien après les rizières sur l’île de Don Khon c’est l’heure des chutes d’eau. C’est actuellement la saison des pluies donc les chutes ne sont pas réellement marquées sur le Mékong, c’est plus un torrent qu’autre chose (c’est le onzième fleuve au monde en terme de débit, je l’ai appris au CM2 je l’ai lu sur Wikipedia).

1 chute d'eau sur le mekong

Brice a l’œil, alors que tous les touristes prennent des photos des chutes et s’en vont, j’aperçois une chose qui bouge en dessous de la falaise, je tente donc une approche différente en passant sous des barrières. Surprise, je me retrouve en face d’un Laotien (c’était lui la “chose” qui bougeait), il est entrain de monter son piège à poisson sur le Mékong. Je fais quelques photos vraiment en équilibre, pas question de tomber dans le Mékong à cet endroit (sinon je rentre en France en sac plastique dans la soute de l’avion).

2 pecheur sur le mekong

Je reprends le vélo et c’est reparti pour la boue, j’en ai déjà les jambes recouvertes (ça devait être pas mal l’angoisse les tranchées en 14-18). Je continue de pédaler, ça ne peut pas être pire de toute façon. Lorsque je croise des touristes on échange des sourires qui signifient grosso-modo “J’en chie à mort et j’ai l’impression que toi aussi”.

Je m’arrête pour faire quelques photos et au moment de reprendre mon vélo une petite fille passe, je lui fait un sourire, elle continue un peu de marcher puis revient vers moi, elle me demande si je n’ai pas un stylo. Je lui donne évidemment le seul stylo que j’ai et je me dis que le bon dieu va me remercier pour ce geste.

5 filles à don khon

Oui c’est la fille sur laquelle je n’ai pas mis le focus au premier plan, elle m’a volé un stylo BIC, le seul objet qui me rattachait à la France, snif !

Une fois de plus le bon dieu avait ses jumelles braquées sur moi, 30 secondes après je m’arrête dans un champs et j’ai des paysans qui récoltent à quelques mètres. Je fais donc 2 photos que j’aime énormément, pour une fois je publie deux photos à la suite. Je me dis que ça valait bien un stylo.

3 paysans cultivant les rizières 4 paysans cultivant les rizières au laos

Je reprends les chemins boueux en croisant cette fois uniquement des chèvres, au moins j’ai pas besoin de donner de stylos aux chèvres, c’est déjà ça de gagné. A la fin de mon chemin se trouve le bout de l’île qui marque aussi la frontière avec le Cambodge, en face c’est les Khmers. Je suis aussi venu car il devait y avoir les restes d’un pont ferroviaire français, sur ce point c’est la déception, il y a bien un panneau mais pas de demi pont comme je me l’imaginais.

6 vue du mekong depuis don khon

Ouai le Mékong c’est assez large !

J’en profite d’ailleurs pour faire une photo en situation, je vous présente donc titine, mon vélo sans freins qui en a pris plein les roues toute la journée.

7 vue du mekong depuis don khon

Je sentais vraiment un lien entre lui et moi, j’ai eu du mal à le quitter !

Je repars encore dans les chemins boueux (si t’as pas compris que il y avait pas mal de boue je peux plus rien faire pour toi). Je pars du côté plus “Indiana Jones” de l’île, je croise des français qui me disent ne pas avoir connaissance du pont en bambou qui doit mener à d’autres chutes. Je me dis qu’ils sont nuls et que moi je vais le trouver ce pont de malheur.

Après quasiment 30 minutes à m’arrêter partout sur la route, je réussis à résoudre cet énigme haletante dites du “pont de bambou”: le pont est cassé.

8 le pont en bamboo de don khon

Je prends un coup au moral, pas de pont, ma journée est foutue

J’essaye à chaque fois d’aller dans l’endroit qui parait le plus compliqué. Je me suis rendu compte au cours de mes voyages que plus tu vas dans des endroits farfelus qui paraissent inaccessibles, plus tu es surpris par des paysages splendides (cela m’était notamment arrivé lors de mon premier jour à Langkawi). Une fois de plus la théorie se confirme puisque après m’être engagé dans le chemin qui paraissait le moins aisé, je m’amuse à pieds dans les rizières, le riz vient vraiment d’être récolté, c’est assez rare que j’en vois sous cette forme.

10 des rizières à Don khon aux 4000 iles

Pendant ce temps le fidèle destrier attend son maître en arrière plan !

C’est l’heure pour moi de rentrer sur l’île de Don Det où je réside, je pose mon vélo devant la guesthouse et je me marre bien avec le patron Allemand qui se moque un peu de mon état. Il m’avait prévenu que j’allais rentrer sale et ça n’a pas loupé. Je prends une douche revigorante (cette fois je ne me suis pas retrouvé avec une souris me passant entre le jambes, à 7h du matin ça fait bizarre dans la douche).

Je m’habille et je repars à pieds à quelques dizaines de mètres de mon bungalow, j’ai repéré un point d’accès pour aller faire mumuse dans les rizières. Les locaux ont placé beaucoup de feuillages pour, je suppose, empêcher les touristes de passer, il en faudra plus pour m’arrêter de visiter une rizière !

14 les rizières aux alentours de mama leuah sur les 4000 iles au Laos

En plus elle est pas mal cette rizière !

Je rentre à l’hôtel assez content de mes photos, je passerai le reste de la journée et de la soirée à discuter avec un Kiwi (Nouvelle-Zélande) de l’Océanie, il a quasiment tout fait et me donne beaucoup de conseils pour mes voyages (pour la petite information il m’a confié que le Vanuatu était absolument dingue). A l’opposé je lui parle pas mal de l’Asie, on se marre bien et je vais me coucher assez tôt, c’est pas facile de pédaler toute la journée, tu m’étonnes qu’ils prennent du Doliprane 2.0 sur le tour de France…

16 bateau pour aller aux 4000 iles et Don Det

Ma dernière vue des 4000 îles le lendemain sur le bateau !

Je me retrouve donc à quitter les 4000 îles après seulement une journée de découverte, je suis très content d’avoir pu apercevoir ce petit coin de paradis. Malheureusement j’en ai désormais pour quasiment 24 heures de transports jusqu’à la capitale avec un bus de nuit. Je suis accompagné dans ma quête par un couple de Suisse d’à peine 18 ans pour lesquels c’est le premier voyage en Asie, je les prends un peu sous mon aile afin qu’ils évitent les erreurs de débutants.

Mon plan est désormais de retourner au travail sur le terrain en passant quelques jours à Vientiane, la capitale du Laos. Il est quand même pas mal ce stage…