Cela faisait quasiment 1 an et demi que je n’étais plus allé à Can Tho, il faut dire que la capitale du delta du Mékong n’est pas à côté d’Hanoi. Il faut 2h10 de vol pour rejoindre cette ville si connue pour son marché flottant mais en ce samedi matin je me lève à 4h45, attrape mon vol à 7h00 à Hanoi et me voici en milieu de matinée à l’aéroport de Can Tho à 1700 kms de mon point de départ.

Ma journée passera tranquillement, de belles balades en bateau et en vélo mais c’est surtout pour le marché flottant que je suis revenu ici. En effet Can Tho est la plus grande ville du delta du Mékong et à ce titre elle abrite le plus grand marché flottant du delta. Cette tradition disparaît à vitre grand V (comme à Cai Be) car il est beaucoup plus facile de se déplacer avec les routes, mais Can Tho garde un truc vraiment unique. Nous voila donc un dimanche matin comme il en est tant d’autres, sauf que cette fois la journée commence à 5h30 du matin.

La longue balade pour accéder au Mékong à 6h00 du matin

Je quitte le petit homestay où je reste, un endroit super sympa tenu par un franco-vietnamien (Villa My Long, super sympa, chambre impeccable dans une petite villa d’un village de la région, on accède à l’endroit en 20 minutes de bateau depuis Can Tho à travers les arroyos, seul défaut la douche pas ultra performante mais sinon il y a climatisation et tous les trucs classiques ! Pour réserver c’est ici). Il faut 40 minutes pour rejoindre le marché flottant en bateau. Ça peut paraître long mais c’est simplement que sur des petites pirogues on ne va pas trop vite, et puis pourquoi aller vite avec des paysages comme ça ?

Alors qu’on commence à rejoindre un gros bras du Mékong on voit au loin des pêcheurs qui s’affairent, avec les lumières matinales c’est simplement magique.

Quelques minutes après c’est devant un très beau carrelet chinois monté sur un bateau que l’on passe, mais si c’est comme à Kochi en Inde du Sud. L’énorme filet est installé à l’avant du bateau et on le voit remonter tout ça pour récupérer les poissons pris dans le piège (bon du coup dans cette configuration ça ne s’appelle peut-être pas un carrelet chinois, à creuser !).

On voit ensuite au loin le marché se dessiner au loin, je commence à être excité comme une puce !

Et puis après quelques minutes on est bien plus proche, j’étais un peu énervé car je pensais qu’on était parti trop tard du homestay (6h00) mais en fait il reste encore beaucoup d’activité à notre arrivée à 6h40.

On est ensuite en plein milieu du marché flottant et comme d’habitude ça vend et ça achète un peu partout, rien n’a changé depuis mon dernier passage et ce n’est pas pour me déplaire. Ça ressemble au Vietnam qu’on idéalise en France, presque à la couverture d’un livre de voyage que j’aurais pu feuilleter dans une libraire d’Aix en Provence.

J’essaye de varier un peu les photos, avoir des plans très serrés sur le commerce mais aussi des plans un peu plus large pour avoir les petits bateaux à côté des gros. Le problème c’est que du coup je suis concentré uniquement sur les photos et que je n’écoute rien de ce que raconte le guide (mais alors rien du tout).

A ce moment je demande au guide qu’on s’arrête prendre un Banh Mi, il y a quelques embarcations qui vendent à manger et à boire aux touristes et aux marchands. Les 3 filles avec nous qui restent aussi au Homestay n’ont pas voulu de Banh Mi mais le guide et le pilote n’ont pas dit non, et c’est toujours aussi bon même si le pain donne l’impression d’avoir 3 ans.

On refait un dernier tour du marché flottant, de quoi me focaliser encore plus sur les personnes.

On croise même une nana qui est en train de manger en conduisant un bateau pour les touristes, et pas un simple sandwich… non c’est carrément le plat de noodles complet à 1 main en gérant la direction du bateau (le couple de devant n’y a vu que du Pho).

Alors que ça fait déjà 30 minutes que l’on tourne avec notre pirogue autour du marché flottant de Can Tho (ça doit représenter 3 aller/retours) je me dis qu’on peut passer à autre chose, et en fait non car on va grimper sur un bateau !

Sur le bateau pour une autre vision du marché flottant !

En fait monter sur le bateau va aussi me permettre de vous expliquer plusieurs choses importantes sur le marché flottant de Can Tho, c’est impeccable et ça donne une vue magnifique !

Le marché de Can Tho est un des derniers marchés flottants qui est vraiment en activité dans la région, le marché s’adapte en fait à la fois aux changement des habitants de la ville mais aussi au tourisme, et c’est d’ailleurs une bonne nouvelle pour la survie du marché. Lorsqu’on monte sur un bateau pour manger des ananas et pouvoir prendre des photos le prix d’un ananas est à 20 000 par personne (0.8 €), pourquoi les vendeurs font ça ? et bien parceque ça ne coûte rien et ça permet de vendre ses ananas beaucoup plus chers qu’au prix de gros (4000 par ananas).

En fait on a les explications rapidement avec le guide (qui du coup me répète ce qu’il a déjà dit !). Les gros bateaux sont approvisionnés depuis les vergers de tout le delta du Mékong, ils achètent en gros puis viennent au marché flottant de Can Tho pour vendre la marchandises (en restant plusieurs jours pour tout écouler). On voit bien cela avec les immatriculations des bateaux qui viennent d’autres provinces limitrophes (c’est les 2 premières lettres, CT = province de Can Tho ou comme si dessous AG = province de An Giang, c’est au niveau de Chau Doc à la frontière avec le Cambodge).

Il n’y a sur le marché flottant de Can Tho plus de vente au détail comme il y avait auparavant, désormais c’est de la vente de gros avec les bateaux importants qui vendent aux barques des marchandes. Dans l’idée les marchandes de Can Tho (du marché terrestre par exemple) viennent se recharger en fruits et légumes, on achète 70 ananas, on achète 150 salades puis on revient sur la terre ferme pour vendre tout cela. C’est un peu le marché de Rungis en France sauf que c’est sur l’eau.

L’intérieur du bateau qui vend des ananas, pendant que le commerçant donne sa marchandises à travers la “fenêtre”

Certaines grosses barques de marchands vont aussi faire le tour des environs de Can Tho pour vendre dans les petits canaux. Visiblement c’est beaucoup plus rare mais ça arrive. Je soupçonne que ça soit le cas pour la barque qu’on avait croisé le jour précédent dans l’après-midi.

Dans la pratique la dame arrive avec son bateau et s’arrime au grand bateau du marchand avec un crochet.

On confirme ensuite le prix et on passe les marchandises à travers la fenêtre en bas du bateau, au fur et à mesure les marchandises s’empilent dans la barque.

Une fois que tout est OK la dame sort son argent et paye le marchand. Tout le monde est content et lorsque la calle est vide le marchand repart de Can Tho (c’est pour cela que l’activité est variable, cela dépend des bateaux qui sont là, de la période par exemple très importante pour le commerce juste avant le Tet, etc.).

Cette scène n’est d’ailleurs pas isolée, on voit constamment des petits bateaux qui se remplissent à côté de gros bateaux (et visiblement dans la région ils aiment bien les ananas).

Juste avant de retourner sur le bateau je peux m’acheter un coca depuis une embarcation qui vend des boissons, j’arrive à l’appeler en vietnamien et à commander mon coca puis à globalement comprendre le prix, mon vietnamien reste nul mais je me débrouille un peu mieux qu’avant donc ça fait plaisir ! Comme pour les banh mi il est possible de récupérer un café vietnamien ou une boisson auprès de quelques marchands (15 000 le coca, pas si cher !).

Pour nous après cela on repose finalement nos fesses sur notre petit bateau, petit passage par le marché terrestre de Can Tho et retour sur les coups de 9h30 dans notre homestay. Après une petite heure à se reposer c’est l’heure de repartir vers l’aéroport de Can Tho et de prendre notre vol pour Hanoi (et oui un weekend à Can Tho c’est express !).

En repartant du Homestay, le Mékong qui nous dit au revoir !

Matériel photo :

Un point assez important concernant les photos, sachez qu’un marché flottant c’est un peu comme faire des photos dans les rizières, si vous n’avez pas le matériel vous n’aurez qu’une seule image (souvent un plan assez large, mais aucune scène vraiment isolée par manque de zoom). J’étais pour ma part avec mes 2 boîtiers, un avec un 24-105 et l’autre avec le 70-200, je pense que c’est parfait pour ce marché flottant (le 100-400 aurait été de trop je pense). Exactement comme pour la montgolfière à Bagan, si vous voulez varier les clichés il faut des objectifs différents et surtout monter sur un bateau à un moment afin d’avoir une vue plus “globale” sur le marché.

Questions ?

N’hésitez pas à lire mon guide sur Can Tho ou à laisser un commentaire ci-dessous. Pour information les premières photos du marchés sont prises à 6h40 et les dernières à 7h45.