Aujourd’hui je vous fais découvrir les environs de Luang Namtha dans le Nord du Laos, une région absolument sublime composée de rizières, de montagnes et surtout peuplée de plein d’ethnies dont des Akhas. Attention car certaines photos vont vraiment te donner envie d’aller y faire un tour (je préfère prévenir).

Début de matinée “pépère” à Luang Namtha

Il est déjà tôt dans la matinée et je commence mon petit-déjeuner à l’hôtel. Je reste dans l’un des deux plus beaux hôtels de la ville mais à Luang Namtha c’est basique (on est loin de la Satri House de Luang Prabang !). Le staff est très sympa et le Wifi est très performant mais dans l’idée c’est 20€ la nuit et il y a une raison. Pour information ça s’appelle Amandra Villa (pour réserver c’est ici).

Au moins ça coûte pas cher !

J’ai encore dans la tête les mauvais souvenirs de mon trek dans le parc de la Nam Ha de la veille où je n’ai pas fait une belle photo, bref aujourd’hui on part dans les rizières (comprendre mon terrain de jeu habituel !). J’ai croisé quelques français qui avaient l’air “chauds” pour faire du vélo mais dans la pratique en mai au Laos c’est déjà une fournaise, je préfère donc louer un scooter (faire du vélo à 40° à l’ombre généralement tu fais pas 8h-18h). Me voici donc quelques minutes plus tard chargé d’essence sur ma petite honda en direction des rizières.

Après quelques minutes de route je suis déjà dans les rizières, je n’ai qu’à lire la carte de l’hôtel qui va m’emmener vers une cascade mais dans la pratique je m’en fout un peu, moi je veux voir du riz. Malheureusement ce voyage a été fait en mai donc le riz n’est pas vraiment présent (c’est pas la bonne période) et je dois me contenter de rizières… sans riz.

Il y a bien quelques vallées sympathiques mais dans l’ensemble rien de dingue, de plus il fait déjà une chaleur à crever (il est déjà 10h30).

En direction de la cascade incroyable de Luang Namtha

Si vous êtes un lecteur assidu du blog vous savez déjà que je déteste les cascades et les grottes. Bon et en arrivant devant la cascade de Luang Namtha je dois avouer que je vois la carotte arriver à 200m (en mai il a pas plu depuis des mois donc…).

On sent déjà le débit très important de la rivière

Bien évidemment après quelques minutes de marche je me marre pas mal en arrivant à la cascade, je me demande bien pourquoi le Guiness Book n’est pas venu pour le record du monde. Il y a un maigre filet d’eau qui semble galérer à sortir d’une pierre, le tuyau d’arrosage du voisin à 200 fois le débit de ce truc. Next !

En scooter à travers les rizières de Luang Namtha

Après l’incroyable cascade je reprends le scooter pour traverser toute la vallée de Luang Namtha. Sur la carte je pensais que ça allait être très rapide mais méfiez-vous car toute la région de Luang Namtha est en fait immense et les cartes sont trompeuses. Je parlerai d’ailleurs dans un prochain article plus en détails de la géographie pour vous donner pas mal de conseils.

Bref je prends un grand plaisir à me balader sur des routes parfaites avec tout autour de moi des kilomètres et des kilomètres de rizières vides. D’une j’imagine Luang Namtha totalement incroyable lorsqu’il est plein de riz et de deux j’en prends quand même plein les yeux car même vide ça reste beau.

Je m’arrête ça et là pour prendre une photo prêt d’une borne kilométrique, je m’arrête quelques minutes pour marcher dans les rizières, je m’arrête boire un coup dans une petite cabane dans les rizières, bref le paradis (même si d’un point de vue température Luang Namtha se rapproche plus de l’enfer).

Je bifurque à un moment sur une route encore plus petite, même si c’est un chemin de terre je suis quand même agréablement surpris par la qualité, je roule très facilement et je suis plutôt confiant sur le fait de conserver mes 2 roues pleines d’air (c’est un peu le truc chiant sur des motos de location avec des routes en piteux état, on crève beaucoup).

Là encore ce n’est que silence et vision bucolique de la campagne laotienne. Une vache qui ne fait pas grand chose, des fleurs dans un champs, un petit chemin à l’ombre. Bref j’essaye de me protéger du soleil qui tape très fort mais je suis quand même au paradis car j’apprécie ce genre d’environnement où il ne se passe pas grand chose.

Le calme avant la tempête de riz

Au bout de quelques minutes je me retrouve comme un con devant un grand dilemme. Je suis au bout de la route et il y a un passage à guet avec une toute petite rivière et une petit pont en bambou pas dingue du tout, sinon il faut que je passe 10 bornes de détour pour reprendre la route principale de Luang Namtha. Une jeune fille avec son vélo passe sur le pont tout pourri, j’ai souvent tendance à croire les habitants du coin donc je pousse mon scooter sur la pont en bambou en galérant comme un fou (on est un peu lourd pour quelques bambous à deux, faut bien imaginer la petite fille qui passe facilement en faisant 50kgs avec son vélo et moi 200kgs avec le scooter). Finalement je traverse tranquillement (avec quelques sueurs quand même, ne vous inquiétez pas j’avais laissé mon appareil photo avant le pont pour être sûr de pas tomber avec, pas complètement con le Brice).

De l’autre côté je me retrouve dans un petit village et devinez qui je vois arriver au loin en moto ? Yohann et Jessika avec qui j’avais fait mon trek le jour précédent. On discute quelques minutes et ils me parlent d’un village Akha dingue de l’autre côté et même de rizières avec du riz. J’ai plus qu’à faire le plein une nouvelle fois et à trouver les rizières mais je suis très content car elles existent !

Petit point important dans la compréhension de ma journée, généralement les zones pauvres en Asie ne font qu’une récolte par an, quand je dis une zone pauvre c’est une zone sans irrigation. Les gens vont donc généralement planter leur riz assez tard et récolter de septembre à décembre (variable selon les régions), autant te dire qu’en mai je sais que j’ai aucune chance de voir du riz dans ces rizières. Seulement voila lorsque les champs sont irrigués il est très facile de faire une seconde récolte qui est souvent récoltée de mai à juin (pile pendant mon séjour quoi). C’est d’ailleurs pour cela que j’avais vu des rizières au bord du Mékong pendant ma croisière au bord du Mékong, juste à côté du River Resort à Champassak ou dans les environs de Luang Prabang. Pour faire simple naturellement et sans apport d’eau tu fais 1 récolte par an, si tu as pu investir quelques milliers de dollars (ou que le gouvernement l’a fait) tu peux souvent en faire deux car tu as de l’eau même pendant la saison sèche et si tu as beaucoup d’eau et un temps super tu peux même pousser à 3 récoltes (delta du Mékong par exemple).

Les gau, les gau-gau, les gaulois… non les rizières du Laos !

Et très précisément 30 minutes après avoir croisé Yohann & Jessika je me retrouve devant ma première “rizière” pleine de Luang Namtha, autant vous dire que j’ai posé la moto direct et que j’ai fait des photos de partout.

A ce moment de la journée j’avais déjà bu quasiment 3L de flotte sans marcher c’est dire si le soleil tape !

IL EST PAS BEAU MON RIZ ?

Il n’y a pas de mystère, on voit très bien au bord des rizières des énormes tranchées présentes un peu partout en Asie qui servent à irriguer les rizières.

Dire que les paysages de Luang Namtha sont impressionnants est un euphémisme, j’ai l’impression de me retrouver dans une version XXL des immenses rizières de la vallée de Mai Chau au Vietnam et ce n’est pas pour me déplaire.

Le Laos magique de la campagne

Il est 14h30 et à ce moment je sais qu’il est encore beaucoup trop tôt pour les photos, de plus Yohann et Jessika ont bien insisté sur un village Akha complètement dingue qui se trouverait assez loin des rizières (ils m’ont donné un point de repère assez facile puisqu’une grande station service se trouve à un croisement, impossible à louper). Je prends donc mon scooter en direction du village et puis je me dis merde, ça a l’air aussi beau à gauche donc je prends une route complètement perdue… tout comme moi quelques minutes après devant une petite rivière.

Les mecs qui attendent que le temps passe me font comprendre que c’est pas conseillé de traverser en moto, bon ben on traversera à pied. De l’autre côté c’est très beau avec de belles rizières vides et un endroit juste incroyablement paisible (faut bien comprendre qu’à ce moment tu t’assois dans l’herbe quelques minutes, y’a pas un bruit, un buffle qui broute au loin, t’as même laissé ton téléphone à l’hôtel, bref t’es peinard !).

Ici personne ne t’embête hormis les pierres qui m’explosent les pieds lorsque je repasse la rivière sur le chemin retour.

Arrivée au village Akhas dans les environs de Luang Namtha

Je reprends la moto et à un croisement je ne sais pas vraiment où aller, je tente dans un laotien quasiment parfait et sans accent “akha ?” auprès de 2 dames qui vendent des fruits, elles me font signe d’aller à droite et j’ai tendance à faire confiance rapidement.

Je me retrouve après quelques minutes dans un village… que je pense Akha mais je n’en suis pas sûr. Le village ressemble à un village des montagnes du Laos, les maisons un peu partout, l’école un peu à l’écart et les greniers pour garder la nourriture un peu à l’écart (en y repensant 6 mois après et en comparant avec le village Akha de Muang La c’est quasiment sûr que ce n’était pas un village Akha en fait).

2 enfants me suivent pour essayer de me vendre des bracelets (aille, c’est pas si parfait Luang Namtha), rapidement elles comprennent que je m’en fout des bracelets et elles recommencent donc à jouer entre-elles.

J’hésite à aller voir l’école mais il y a encore des enfants dedans, on va éviter de déranger et on se dirige donc vers les maisons. Il me reste quelques gâteaux donc je vais essayer d’en faire bon usage.

Je m’assois sur un tabouret d’une maison et je deviens rapidement une intrigue pour quelques enfants du coin, je joue un peu avec eux et en me cachant les yeux je fais quelques portraits magnifiques.

portait-luang-namtha

Je fais encore quelques photos des familles et du village avant de repartir, bon ben c’était sympa comme arrêt.

De retour dans les rizières de Luang Namtha

A ce moment il est quasiment 16h00 et je décide de retourner dans les rizières, la zone semble immense et en posant ma moto je me dis que je vais me faire plaisir niveau photo.

Sur la route la vie “reprend”, la chaleur est moins suffocante et les enfants commencent donc à ressortir pour jouer, les habitants reprennent leur vie normale et des gens passent donc de partout sur la route.

Te dire que c’est beau est un euphémisme, la région est tout simplement magnifique avec les rizières hautes et les montagnes en arrière-plan. Je fonds littéralement et je décide rapidement de profiter jusqu’au maximum de cette journée. A ce moment il est 15h30 et je n’ai toujours pas mangé (enfin hormis quelques gâteaux), vu la beauté des rizières le repas attendra !

Je m’arrête ensuite un peu au hasard dans les rizières, enfin au hasard pas tant que ça car un chemin semble mener à une petite cabane facilement accessible. J’ai l’impression de retourner au collège à faire de la poutre en EPS mais je m’en sors quand même sans tomber dans les rizières.

J’arrive même à monter assez facilement dans la petite cabane et je fais une photo que j’adore. Un truc assez représentatif de Luang Namtha et de tout le Nord du Laos d’ailleurs.

Ça donne pas envie de prendre le premier vol pour le Laos ?

Les femmes qui travaillent dans les rizières

En sortant de la petite cabane je vois au loin tout un groupe qui travaille dans le rizière, elles me regardent donc je pense qu’elles se demandent ce que je fais dans leur cabane. Impeccable on va aller faire un tour.

En me rapprochant je vois les dames qui m’expliquent comment venir, en fait il faut faire un petit tour dans les rizières mais c’est sympa. Je n’avais pas vu mais sur ma gauche une femme retourne justement à cet endroit et je n’ai plus qu’à la suivre.

J’essaye de discuter avec tout le monde mais évidemment il y a comment dire ? une barrière de langue ? Je ne comprends rien de ce qu’il se passe (c’est le cas à Luang Namtha mais aussi un peu partout et Laos) mais j’essaye de faire rigoler tout le monde. L’emplacement est magique, la lumière commence à baisser et je suis “accepté” par toute la communauté donc je peux faire plein de photos pendant que toute l’équipe récolte le riz.

Je pense que je suis un peu la surprise de la journée pour tout le monde et qu’elles en ont un peu marre de ramasser du riz, du coup j’ai beaucoup de sourires et je peux faire quelques très beaux portraits !

Malheureusement un homme revient rapidement à son poste, il semble être le chef de la rizière et du coup il me fait comprendre que je dois dégager car plus personne ne bosse et qu’il a une rizière à terminer. Et bien tant pis mais c’était très sympa comme moment.

Fin de journée dans les rizières de Luang Namtha

Je vais ensuite passer une petite heure tranquille à me balader dans les rizières, à faire ça et là des photos. A me balader dans une rizière, à mettre le pied dans l’eau car j’ai glissé sur de la terre humide, à attendre sur ma moto, à revenir à un petit shop pour acheter une bouteille d’eau… enfin la vie classique en Asie !

Je reste d’ailleurs totalement fasciné par les petites cabanes dans les rizières.

Peu à peu le soleil commence à baisser et la lumière est de plus en plus douce, en me positionnant bien sur le côté ça me permet de faire des photos des rizières avec une luminosité très différente entre la partie gauche et la partie droite d’une même photo.

Luang-namtha-laos

La partie gauche de la photo est beucoup plus blanche que la droite

Alors que je me balade dans une rizière j’entends un mec qui arrive avec sa moto et qui s’arrête pile où je suis. Je me dis que c’est un peu bizarre mais rien ne pourrait m’empêcher de prendre des photos.

Le mec se rapproche et il n’a pas du tout le look d’un lao, déjà il a un chapeau pourri “Mariboro” qu’ont absolument tous les chinois (notamment à Yangshuo) et puis il n’a pas une tête de lao (après pas mal d’années en Asie je commence à avoir l’oeil !). J’essaye de lui lâcher tous mes mots de lao mais le mec ne comprend pas et sa langue est bizarre. Je mets 1 minute à comprendre puis je lui lâche un “Nihao” et là hop j’ai mes réponses (ça veut dire bonjour en chinois). J’essaye de lui dire que je viens de Kunming et Yangshuo, lui me fait comprendre qu’il est de Pékin. Après avoir fait quelques photos avec lui (je soupçonnais le mec de faire des photos au cas où on lui pique son riz !) il repart tranquille. Et oui tout le Nord du Laos et Luang Namtha en particulier est de plus en plus sous influence chinoise… Il n’est pas rare de voir les panneaux en Lao & Chinois…

A ce moment il est 17h30 et j’ai l’impression d’avoir déjà fait 500 fois la même photo des rizières de Luang Namtha.  Du coup je me pose tranquillement dans une cabane et j’attends que le temps passe pour le coucher de soleil.

Mon fidèle destrier en a d’ailleurs un peu marre, il attend tranquille et j’espère juste qu’il ne va pas tomber en rade sur la fin (la moto est dans l’ensemble pas vieille du tout donc je suis rassuré, j’ai quasiment la même à Hanoi).

Puis finalement il est 18h00 et j’en ai juste marre d’attendre, je remonte donc sur la moto et je prends la route pour rentrer à l’hôtel. Le soleil est alors vraiment en train de se coucher et les lumières sont juste à tomber. Avec le soleil dans le dos les couleurs sont juste superbes et avec le soleil de face la lumière n’est plus assez forte pour massacrer la photo ce qui donne une ambiance vraiment magique.

Photo avec le soleil dans le dos

Photo avec le soleil quasiment de face

Je suis alors dos à cette scène en rentrant jusqu’à Luang Namtha, je m’arrête pour laisser passer une voiture et en jetant un coup d’oeil dans le rétroviseur je vois une scène époustouflante. J’arrête la moto et je mitraille pour faire une photo juste dingue qui restera comme une de mes préférées du Laos.

18h20, je prends une dernière photo des rizières de Luang Namtha et pour moi c’est terminé. Il commence d’ailleurs à faire un peu froid sur la moto mais en 15 minutes je suis bien rentré à l’hôtel, impeccable. Je passe voir Yohann & Jessika, on convient du rendez-vous pour aller dîner et je passe quelques minutes sur l’ordinateur pour vérifier les photos. Conclusions : j’étais chaud et l’article va tabasser !

Le soir c’est au petit marché de nuit de Luang Namtha qu’on terminera la soirée avec un autre couple de français rencontré, Yohann & Jessika sont formels, je ne suis pas allé au bon village Akha et le pont en bambou était inutile, j’aurais du traverser la rivière par le bas (on peut pas être parfait). C’était ma dernière nuit à Luang Namtha et dés le lendemain je prendrai un bus pour la région de Muang La. Muang La fut le clou du spectacle au Laos, je vais passer 3 nuits dans cette région avant de revenir 1 nuit à Luang Prabang et prendre mon vol retour vers le Vietnam, et oui le Laos c’est déjà quasiment terminé !

Conseils pour Luang Namtha

Un article plus complet sur Luang Namtha arrivera bientôt avec tous mes conseils ! Je vous décrirai toute la balade en scooter sur une carte, les conseils pour le trek, etc !

Questions ?

Vous avez des questions sur cette journée en scooter à Luang Namtha au Laos ? N’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous.