Aujourd’hui je vous emmène dans les villages perdus du fond du Laos, je suis en effet à l’incroyable Muang La Lodge et je pars pour une journée sur le thème de la randonnée et des minorités ethniques. Attention Muang La c’est de la folie !

Début au Lodge et Jeep jusqu’au village

Il est 7h15 et après une bonne douche je prends mon petit-déjeuner sur la terrasse du Muang La Lodge, autant te dire que le début de la journée est assez relaxant.

20 minutes plus tard me voici dans la Jeep en direction du premier village, je suis accompagné par le guide du lodge et on prend une Jeep… tout simplement car il n’y a pas de route !

Disons qu’il y a une espèce de long chemin de terre avec des trous énormes. Et tout au long de cette route on va faire quelques arrêts pour les photos, les paysages sont très différents en fonction des brûlis. Pour faire simple un peu partout en Asie on brule les champs pendant la saison chaude pour faire “repartir” la végétation et la terre. C’est un phénomène très courant au Laos ou en Thaïlande qui arrive souvent en avril & mai (j’en parlais déjà pendant la croisière entre Luang Prabang et Huay Xai). Les paysages sont donc très différents, on passe d’une belle vallée et des kilomètres de terre cramée ou à de la terre brûlée sur laquelle on a déjà replanté du maïs.

Arrivée dans le premier village

Quelques minutes après la jeep s’arrête, nous voici dans le premier village. L’école se trouve à l’extérieur et je me tape une énorme barre lorsque le guide m’explique que la professeur est en train de récupérer les notes par téléphone car la correction est faites ailleurs.

Autant te dire que l’école est assez rustique aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur.

On commence ensuite à se balader dans le village, comme toujours à Muang La l’avantage énorme c’est que quasiment personne ne vient là. Du coup c’est beaucoup de curiosité et de sourires.

On tombe ensuite sur les chausseurs d’oiseaux du coin, ils utilisent en fait une espèce d’arbalète pour pouvoir dégommer des oiseaux et ça a l’air de bien fonctionner.

Deux “jeunes” sont d’ailleurs en train de préparer les prochaines flèches, je tente un essai mais sans réussite même pour tirer sur une feuille (tu parles d’un chasseur).

Je continue ensuite de me balader dans le village, croisant une mamie qui aiguise un coûteau, une autre qui prépare du bambou ou papi qui déplace le petit-fils (désolé il n’y a pas d’autre mot).

C’est du bambou cuit (oui je déteste le bambou)

Le forgeron utilise lui de vieux obus de la guerre du Vietnam pour travailler (jusque là tout est normal, ils sont vides), et celle que j’imagine être la petite-fille a l’air moins amusée de la scène que son papi.

Pendant la petite balade dans le village le guide m’explique comment sont fabriqués les pièges pour les rongeurs (ça a l’air diablement efficace vu que la mamie faisait cuir des rats à côté).

C’est aussi toujours amusant de voir les grandes affiches d’éducation aux normes d’hygiène (il faut se laver les mains, ne laissez pas les chiens dans la maison, faites caca dans une zone spéciale, etc.). Ça parait con à dire mais c’est important.

En route pour le second village

On reprend ensuite la route et on arrive rapidement au second village, un autre village du Nord du Laos ! J’ai l’impression qu’ils se ressemblent tous !

Bon lui la seule différence c’est que la première personne que je croise c’est un enfant qui doit pas avoir 5 ans et qui coupe du bois avec une scie qui fait 2 fois sa taille. La sécurité avant tout !

Juste à côté sa soeur est trop choupie et en plus elle a la présence d’esprit de jouer à des jeux de son âge.

Coup de chance mais on arrive au village alors que des amis d’une famille sont venus d’un autre village en ce dimanche. Il y a donc un grand repas d’organisé et on est obligé de s’arrêter avec le guide pour boire une bière. On nous propose même un truc à bouffer mais je décline poliment, ça avait pourtant l’air appétissant cette souris.

On croise une maison où une nouveau-né vient juste d’arriver, le bébé à 11 jours et je me demande d’ailleurs où elle a accouché (sûrement pas trop loin du lodge du coup car dans le village de Muang La ressemble quand même à une toute petite ville, et on est déjà à 1 bonne heure et demi du lodge). Je fais quand même une photo de la grand-mère qui s’occupe d’un autre enfant (maman est un peu KO !).

On quitte ensuite le village puisqu’on va se mettre à marcher jusqu’à un autre village. Sur la route on croise un pont en bambou qui mène vers une île où est entreposé le bétail (pas con). Il reste quelques maisons et on arrive dans la nature.

Début du petit trek dans la région de Muang La

A ce moment il faut bien comprendre qu’on est en Mai au Laos et qu’il fait une chaleur à crever, on décide donc avec le guide de faire ça rapidement, il me dit que je marche vite et on va donc éviter de trop s’arrêter pour couvrir la distance le plus rapidement possible.

La nature est magnifique, tout est extrêmement sec mais il n’en demeure pas que c’est très beau. Dans l’idée j’ai un peu la même impression qu’à Luang Namtha en pensant que ça doit être une zone encore plus incroyable en octobre.

Une dame est d’ailleurs en train de travailler dans un champs qui vient d’être brûlé, elle nous fait de grands sourires et on continue notre route. Encore et toujours la culture en brûlis.

Ça grimpe ça grimpe et les vues sur la vallée sont vraiment superbes.

Il y a bien entendu quelques sachets d’engrais lâchés dans la nature (on est en Asie, la poubelle jaune arrivera dans quelques années !), chose amusante mais je pense que c’est de l’engrais chinois et en fait ça vient du Vietnam (comme quoi c’est pas toujours la faute des chinois).

On continue ensuite notre longue marche, on fait attention à quelques sangsues et on arrive déjà bientôt sur la fin.

Quelques mètres avant le dernier village c’est une énorme zone de rizières qui se trouve devant nous, bien évidemment on est en mai et il n’y a pas de riz mais c’est quand même très beau.

Le dernier village de Kamu

Après les rizières on arrive finalement dans le dernier village de la journée, on est allé très rapidement pour la marche sans s’arrêter et du coup il est encore tôt (le guide m’explique que forcément en étant jeune et à deux on avance très vite en comparaison d’une petite famille). Le village ressemble à tant d’autres du Nord-Laos avec beaucoup de maisons sur pilotis.

Les pilotis sont en fait très pratiques en Asie, cela permet d’avoir un espace à l’ombre et frais sous les maisons, un espace à l’abris de la pluie, et surtout cela permet d’éloigner les animaux plus facilement !

Encore un autre village ? Encore les mêmes maisons ? oui mais encore le même accueil ! Absolument tout le monde me fait de grands sourires, les gens sont super sympas et il suffit d’envoyer des sourires pour en recevoir beaucoup d’autres, comme les 2 mamies ci-dessous !

Il y a quelques ateliers à tisser dans le village, malheureusement ils ont pas l’air super chauds pour vendre les créations (c’est dommage, généralement j’aime bien acheter dans ce genre d’endroits car tu payes une écharpe magnifique 10€ alors que tu l’aurais payé 50€ à Luang Prabang). Pas d’écharpes donc mais là aussi des photos faciles !

Dans le village il y a même une petite pagode, le guide sait déjà que j’ai habité 2 ans en Birmanie donc on passe rapidement devant (autant te dire qu’après Shwedagon à Yangon ou Mahamuni à Mandalay les pagodes dans les autres pays sont rarement incroyables !).

D’ailleurs un truc assez improbable mais même si le village est relativement pauvre (du point de vue occidental) il faut quand même réparer une canalisation ! Il y a donc un quart du village qui est à l’ombre à observer quelques personnes réparer cela.

En repartant je passe devant une mamie qui marche sous son parapluie, elle me fait un grand sourire alors que la jeep commence à avancer. Je m’arrête, je descends de la jeep et j’en sors une superbe photo, elle rigole beaucoup lorsque je lui montre la photo et repart avec un sourire encore plus grand (ce qui est pas toujours le cas avec les mamies en Asie qui n’aiment pas forcément l’image qu’elles donnent avec la peau ridée).

En quittant le dernier village on s’arrête plus loin sur la route dans un grand monastère. Le monastère possède un très grand bouddha couché (calmez-vous, c’est pas les 200m de Mawlamyine) mais compte-tenu de l’endroit ça reste très impressionnant. De plus il y a quelques moines très gentils et pour les explications sur la vie des moines/novices dans la région c’est un excellent stop.

Pour moi c’est déjà quasiment la fin de la journée et on va en profiter pour prendre un déjeuner très tardif au bord d’une rivière et non loin des rizières vides !

Alors que le repas est terminé et qu’on reprend la Jeep pour regagner l’hôtel, on croise pas mal d’enfants qui partent ou retournent à l’école (difficile à dire).

Malheureusement quelques minutes après les enfants c’est des trombes d’eaux qui tombent sur nous (d’où l’intérêt de la Jeep car pluie et route pourrie dans les montagnes font rarement bon ménage pour la circulation), on déroule donc très rapidement toutes les bâches pour ne pas finir avec 10 cms d’eau dans la voiture. L’épisode dure une bonne demi-heure et nous fait beaucoup rigoler, on s’arrête dans un petit marché au bord de la route (donc je parlerai plus tard) et on arrive quasiment à l’hôtel. C’est depuis l’arrière de la Jeep avec les bâches comme cadre que je fais ma dernière photo !

Fin de journée tranquille au Muang La Lodge

Je termine ensuite la journée tranquillement au Muang La Lodge, j’en suis presque content d’avoir marché vite au cours de la randonnée car la fin de journée est juste magique, l’endroit est d’un calme absolu, la nature est belle avec la rivière sous mon balcon, bref un peu l’impression d’être bloqué au paradis en regardant mes photos de la journée sur l’écran de mon appareil photo.

muang-la-lodge

Je ressors bien entendu l’appareil photo pour le coucher de soleil, moment magique avec le bruit des enfants qui jouent dans la rivière et au loin quelques buffles (qu’on voit un tout petit peu sur la rive droite). C’est pas ça la paradis ?

Pendant le dîner Raphaël (le GM du Muang La Lodge) m’explique que les novices et moines font s’envoler des lanternes dans le ciel pour la pleine lune (et oui ce n’est pas qu’à Chiang Mai !). Du coup je fonce avec mon appareil photo au monastère du coin et j’en sors quelques clichés !

Fin de soirée à Muang La, je pars me coucher des images plein la tête. Le lendemain c’est une journée en Jeep qui est prévue !

Point important pour comprendre les paysages & la visite

Le mois de mai :

N’oubliez pas que ce voyage a été fait en mai ce qui constitue probablement le pire mois pour découvrir le Laos, je me suis régalé mais a cette période les paysages sont extrêmement secs. Si vous voyagez à une autre période de l’année tout sera beaucoup plus vert et vous aurez aussi de belles rizières

Organiser Muang La “par soit même”

Pour information c’est l’hôtel qui organise toutes ces excursions, l’endroit est un véritable joyau (je pèse mes mots) et tout est organisé très soigneusement (l’hôtel fait des roulements dans les visites des villages pour que ça reste sympa par exemple, il y a une vraie vision de préservation de la région et d’un tourisme responsable), c’est organisé avec des guides du coin, on accède aux endroits reculés en Jeep. Bref tu l’auras compris ce n’est pas du tout l’endroit où l’on peut aller en tour du monde avec un budget limité. Je n’ai plus le chiffre en tête mais de mémoire l’excursion à la journée coûte quasiment 200€ si vous êtes deux et je ne crois pas que vous puissiez la faire si vous ne restez pas à l’hôtel qui est lui aussi plutôt haut de gamme (d’ailleurs vous ne pourrez même pas venir déjeuner à l’hôtel, c’est uniquement pour les personnes qui y dorment). Vous aurez une indication des prix de l’hôtel ainsi que des excursions sur le site internet du Muang La Lodge.

Pour information j’ai volontairement banni tous les noms des villages pour que personne ne puisse les trouver facilement et toute la zone n’est pas cartographiée sur Maps.me ni Google Map (quand je te dis que c’est génial comme endroit !). Exactement comme pour les safaris au Japon je considère que de balancer tous les les noms des villages ne serait d’aucune utilité et démolirait totalement l’expérience que j’en ai eu. Sans guide c’est bien évidemment possible mais dans quel intérêt ? je n’aurais jamais pu comprendre ce qu’il se passait dans le village, jamais pu me connecter si facilement avec les gens ou jamais boire une bière avec tout le village. Bref des moments qui restent ancrés dans ma tête… il n’y a qu’à voir le nombre de portraits que j’ai pu faire au cours de cette grosse demi-journée pour bien comprendre la relation humaine qu’on peut avoir avec les gens (toute proportion gardée et sans se prendre pour Lévi-Strauss on est un peu plus loin du “sabaidee… bye bye”).

Questions ?

Vous avez des questions sur cette journée à Muang La au Laos ? n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous.