J’entame mon quatrième jour à Kyoto de bonne humeur, j’ai passé mes deux premiers jours à la découverte de quelques temples dont le fameux pavillon d’or et ma journée précédente était consacrée à une visite assez particulière, la forêt de bambous d’Arashiyama.
Aujourd’hui le planning prévoit de s’évader dans le nord de Kyoto vers les villages de Kurama et de Kibune puis pourquoi pas continuer vers Ohara (pour ceux qui ne suivent pas c’est aussi un autre village). Kurama et Kibune sont deux villages coupés par une montagne que je vais gravir (envolée lyrique), c’est une sacrée aventure puisque le plus haut sommet culmine à 600 mètres. Bon ok je vais faire un peu de randonnée… on a pas le droit de rêver ?
Ces deux villages sont un échappatoire pour les habitants de Kyoto, ils peuvent aller rapidement en train le weekend voir un peu de nature ou se baigner dans un onsen (bain thermal japonais) à Kurama.
Le grand départ : le train entre Kyoto et Kurama
Je quitte donc la guesthouse de bon matin et je me dirige en métro puis en train vers la zone, le train s’enfonce dans la forêt, c’est vraiment tout vert, ça fait du bien de voir de la nature (et pour une fois je n’ai pas à me soucier de la malaria lorsque je pars dans la forêt, alléluia).
J’arrive dans le petit village de Kurama, une statue à la sortie de la gare attire mon attention, le mec qui a pondu ça devait être sous LSD (ou alors il vouait un culte incontrôlable à Pinocchio).
Je fais quelques photos mais pas grand chose à se mettre sous la dent. Tous les touristes japonais foncent vers le téléphérique pour accéder plus rapidement à la montagne, enfin ça ressemble plus à un nuée de sexagénaire avec des chapeaux de type “on ne veut pas bronzer et on veut ressembler à de l’aspirine”.
Le début de la marche entre Kurama et Kibune :
Je continue avec les Japonais, après avoir monté quelques marches je me retrouve face au premier choix de la journée:
- La solution montagnard – Je ramasse un bout de bois pour me faire un bâton et je marche pour gravir la montagne.
- La solution sexagénaire japonais – je prends le téléphérique.
J’opte évidemment pour la solution “j’ai du bide” qui consiste à prendre le téléphérique, je lâche moins d’un euro pour monter ce tas de pierre confortablement assis dans mon petit siège (pour ceux qui ont encore un tout petit peu de volonté à se tailler un corps parfait, vous pouvez fermer cette page internet et visiter le site du programme national nutrition santé).
Arrivé en haut je suis assez déçu, un temple domine la vallée mais je ne peux pas faire de photos, il y a des arbres partout (quelle idée de laisser des arbres aussi, ils pouvaient pas tout couper pour faire des plantations d’huile de palme comme en Malaisie ?). J’essaye d’aller faire une photo à l’intérieur mais je me fais remballer bien comme il faut par un Japonais, en fait c’est interdit de prendre des photos (forcément c’était pas traduit donc j’ai eu du mal à comprendre).
Je continue de marcher et je tombe sur une toute petite maison, je ne sais pas trop à quoi elle sert puisque tout est écrit en japonais mais je trouve l’intérieur superbe, c’est sombre mais c’est très beau.
La montée commence à devenir raide, je croise 2 japonaises qui sont proches de l’arrêt cardiaque (en gros elles se mettent à parler encore plus fort que les chinois, ce qui en plus d’un record du monde montre qu’elles en ont ras le bol). Il faut dire qu’elles viennent pas vraiment en tenue de sport (c’est tellement important le style pour les Japonais qu’on fait de la randonnée en talon et jupe, t’es jamais à l’abris de trouver l’homme de ta vie). Le chemin est dans l’ensemble assez beau, il y a une atmosphère très bizarre qui se dégage de la forêt mais cela ne me dérange pas, de plus la fraîcheur des montagnes est la bienvenue après plusieurs jours très chauds à Kyoto.
La descente depuis Kurama vers Kibune
Arrivé en haut il ne se passe pas grand chose à part que la descente devient un peu plus technique, en effet ceux qui viennent de Kibune pour aller jusqu’à Kurama (moi j’ai fait le chemin inverse) passent 45 minutes à monter des marches, t’as intérêt à apporter de quoi t’occuper pendant la montée sinon tu parles d’un plaisir…
Je passe devant 2 temples en chemin dont un que je trouve très beau, la personne devant moi est venue spécialement à celui-ci pour prier, je suis témoin de tout ça, il prend tout d’abord des photos (pour montrer à ses proches je suppose), allume une bougie puis prie intensément dans le temple. Je quitte rapidement les lieux pour le laisser tranquille, son recueillement est total.
A peine le temps de croiser quelques japonais sur la fin de la descente que j’arrive déjà à Kibune, changement complet d’ambiance puisqu’il y a pas mal de touristes. Kibune c’est un tout petit village avec une seule rue qui traverse tout le patelin en longeant la rivière.
Déjeuner sur la rivière de Kibune
Sur la moitié du village se trouvent des restaurants, en effet la spécificité de Kibune est qu’on peut déjeuner et dîner directement sur la rivière, tous les restaurants ont des plateformes en bois magnifiques et l’on se sustente au doux son de l’eau.
En revanche les repas sont très chers, j’ai fait péter le porte-monnaie pour pouvoir tester un magnifique repas dans la plus pure tradition Japonaise (50€ le repas, j’ai même mangé un poisson entier !). Le compte-rendu est disponible sur ce lien.
Le départ de Kibune en train vers Kyoto
Après le repas c’est l’heure de partir de Kibune, j’hésite entre visiter un autre village (encore deux heures de transports) ou aller visiter un temple dans Kyoto, le fameux temple aux portes de Fushimi-Inari. J’opte finalement pour la seconde solution le temple de Fushimi-Inari que vous aurez la chance de découvrir dans un prochain article.
La suite:
Dans le prochain article vous aurez la chance de découvrir un temple absolument magnifique, le temple des portes de Fushimi-Inari, un temple qui m’a autant marqué que le temple d’or d’Amritsar ou Angkor au Cambodge (c’est dire).
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