Aujourd’hui je vous emmène déguster un Shabu Shabu, c’est un plat typique du Japon et c’est à base de boeuf.
“Shabu Shabu ? mais c’est quoi ce truc ?” a été ma réaction lorsqu’un polonais du capsule hôtel où je résidais à Tokyo m’a proposé d’aller manger ce plat lors de ma dernière soirée à Tokyo. Le groupe était composé d’un polonais, d’un sans nationalité (je m’en rappelle pas quoi) et d’une canadienne. Pour être franc avec vous je n’étais pas très enjoué à l’idée d’aller manger avec les deux garçons que je trouvais très “balais dans le cul” si vous me passez l’expression. La canadienne était cool et en général j’aime bien les canadiens lorsque je voyage, j’accepte et on décolle en métro pour aller manger.
Après avoir un peu marché nous arrivons au restaurant, ils n’ont pas l’air très chauds pour nous prendre mais finalement en grattant un peu on se retrouve à une table pour 4 (il faut faire des blagues au serveur pour avoir une place, ça marche un peu comme pour négocier les tuktuks au Cambodge en fait).
Le shabu shabu est c’est un plat typique japonais que l’on pourrait tout bonnement comparer à une fondue. Pour ne pas oublier ce super repas je l’écris sur ma main, bon sur le coup je fais un légère faute d’orthographe, en même temps je pouvais pas savoir (faut bien que je trouve une excuse).
Comme souvent dans ce genre de restaurant, on commande à volonté, le prix varie en fonction du nombre de plats différents que tu peux commander pendant la période impartie. La canadienne ne veut pas trop dépenser, finalement on est convaincant et on prend un shabu shabu pas trop mal (avec le couteau sous la gorge elle faisait moins la maline, j’ai failli la saigner). Le petit plus c’est qu’on a le droit au coca en illimité “faites sauter la banque”. Le principe est de faire cuire lentement la viande dans le bouillon tout en mélangeant les légumes à l’intérieur, une fois que tout est prêt on fait ressortir son choix à l’aide d’une grosse cuillère.
Le plat arrive, le serveur lance le timer sur 2h30 et on a donc autant de temps pour manger. Nous avons choisi deux sauces différentes, avec pas mal de viandes et des légumes, maintenant il va falloir tout mélanger.
Avec toutes les viandes on a aussi le droit au légumes, en fait c’est tout bête mais il faut arriver à bien mélanger lentement pour ne pas que ça soit immonde. C’est un peu le même concept que lorsque j’ai dégusté les noodles à Kyoto, si on mélange trop vite ça devient ingérable et c’est rapidement la roulette russe pour savoir si tu vas ingurgiter 1kg de viande ou de champignons.
Dans l’assiette ça donne quoi un shabu-shabu ?
Alors je dois dire que dans ton petit bol c’est quand même un petit choc visuel, ce n’est pas appétissant du tout. Pour être franc t’as quand même l’impression d’avoir un bout de chair humaine dans ton assiette. Bon je ne suis pas cannibale mais d’un point de vue gustatif par contre c’est vraiment super bon. Comme toujours au Japon, il y a vraiment une grosse culture gastronomique qui fait qu’on mange toujours très bien (pas comme aux Philippines en somme).
Après 30 minutes il faut par contre élaguer un peu tout ça, il y a beaucoup de légumes, de graisses et un peu tout ce qui traîne dans la salle à la surface de l’eau. C’est le polonais qui s’en occupe, il est au Japon pour apprendre le japonais et il parle donc un peu la langue. Son seul avantage est qu’il connait quelques trucs sur le Japon mais sinon ce n’est pas vraiment le genre de personnalité que j’apprécie, il est très peu porté sur l’humour et les voyages.
On commande de plus en plus de plats, tout le monde mange calmement. Je parle beaucoup de voyage avec la canadienne, les deux autres sont plus portés sur la culture japonaise et ils idolâtrent un peu ce pays (c’est pas pour être cliché, je le jure monsieur le juge).
Au bout de deux heures à manger de la viande on commence à en avoir un peu ras le bol, je finis mon assiette et on s’envole pour payer.
A la fin de ce repas nous sortons et nous retournons visiter un peu plus le quartier d’Akihabara. Je dois dire que j’ai trouvé ce shabu shabu à Tokyo vraiment très bon et que je suis plus qu’impressionné par la gastronomie nippone. De tous les pays d’Asie que j’ai visités, c’est vraiment au Japon où j’ai trouvé la meilleure nourriture et surtout la plus variée. Le Japon restera pour moi une sacrée expérience gustative, un must pour tous les amoureux de bonne cuisine. Vous pouvez retrouver les repas les plus marquants sur ce lien.
Je quitte le Japon sur un excellent repas à Tokyo, de quoi partir le sourire aux lèvres.
Bonsoir Brice,
Je poursuis mon petit périple sur ton blog et sur tes articles .
Même si tu le sais, je ne suis pas en accord avec ton goût, je peux parfaitement comprendre, grâce à cet article, que cette nourriture est sans doute moins monotone que la nourriture birmane .
Ce que je reproche à cette nourriture, c’est que tout ne tient qu’à la sauce . Le goût du produit brut n’est pas mis en valeur et pour cause .
Pour mieux illustrer ce débat, je vais te faire part d’une expérience dans un restaurant “gastronomique” à Erquy qui m’avait proposé des huîtres du cap Fréhel en entrée . Le restaurateur m’apporte deux sortes de vinaigres et dans les huîtres des petites billes d’algénates trempées dans le vinaigre .
Je le regarde en lui disant que “ça ne va pas le faire” ; je lui rends ses deux pots de vinaigre, j’enlève une à une les petites billes et je lui demande de m’apporter du beurre de chez “Bordier” et du pain . Il m’apporte du beurre salé mais pas de chez “Bordier” qui laissait des traces de lécithine de soja sur la langue (dégueulasse) mais au moins j’ai pu goûter la saveur brute des huîtres du cap Fréhel qui ne ressemble pas à celle de Cancale, ni à celle de Saint-Vaast de la Hougue .
Comme je lui en faisait la remarque, il m’a carrément dit : “Vous êtes bien le premier à me dire cela et de toute façon les gens d’ici n’ont pas de goût et ne connaissent pas les produits …” !
Quand tu mets des sauces sur un produit, cela a le goût de la sauce et non pas celui du produit qui peut être indifféremment de la viande ou du poisson .
Les japonais (comme les chinois) ont une façon de te découper un poulet pour en produire au moins 50 repas . C’est panné, frit, ou émietté dans une salade, mais il faut lire sur la carte que c’est du poulet ; ça a exactement le même goût que le porc . Je veux bien accepter que cela soit nourrissant mais ce n’est pas bon !
Pour les pâtes trempées dans le bouillon, pas besoin d’aller au japon ; tu en trouves jusqu’au Tibet et cela n’a vraiment rien d’exceptionnel . Va en Italie ; là, tu sauras que les pâtes peuvent avoir un goût différent suivant les diverses farines employées .
Pour continuer à enfoncer le clou, je vais préciser que certains restaurants japonais non content de te proposer du “poulet” (… ?) dans de la panure, l’accompagne d’une sauce mayonnaise … pour les mauvaises graisses et les mauvais produits, ils sont quand même très, très forts les japonais . Mais cela ne s’arrête pas là puisque le ton rouge bourré de mercure est proposé régulièrement cru dans la restauration .
Plus ignard qu’un citadin japonais en produit “bio”, tumeurs … (cancéreuses bien évidemmment) !
Donc pour le Shabu Shabu, j’ai vraiment l’impression que tu aurais dû écrire : “j’abuses, j’abuses, un tantinet” . C’est sans doute flatteur pour les papilles mais une sauce ne fait pas le rouleau de printemps, ni le nid d’hirondelle (vieux proverbe gaulois légèrement remanié mais qu’on ne peut pas mettre à n’importe quelle sauce) .
Au demeurant, c’est un super article et j’espère que tu auras plus d’humour que ton polonais même si tu ne partages pas mes avis sur le sujet .
Je vais continuer à parcourir ton laborieux travail de communication à mon rythme et j’avoue qu’il est bien agréable de pouvoir lire des blogs comme le tien qui procurent une détente délassante pour échapper aux problèmes quotidiens de gestion courante (avocats, syndics, copropriétaires … etc) .
J’ose espérer que tu tiendras le coup assez de temps pour peut-être te rencontrer un jour en Birmanie . Qui sais ?
Bien à toi . J.M. MARTIN