Bardia est une réserve du sud-ouest du Népal, une zone de protection de la faune et de la flore encore très sauvage et loin de l’agitation de Chitwan, l’autre grande réserve de ce pays. Vous n’avez probablement jamais entendu du Bardia National Park comme on dit ici et c’est normal (je me la joue un peu grand sage). C’est un parc qui se trouve non loin de la frontière indienne et qui possède encore des animaux intéressants, parmi la longue liste on citera des éléphants, des rhinocéros et des tigres.
Le parc national de Bardia au Népal en quelques mots : c’est au Népal mais pas dans les montagnes
Le parc ressemble vraiment à l’inde classique, en fait la frontière sud du Népal est un prolongement naturel des plaines indiennes, pas vraiment de changement d’un point de vue du paysage. Je ne vais pas faire la fine bouche, on est pas dans les plantations de thé à Munnar (lire l’article) mais ça reste très beau. Ci-dessous vous pouvez voir quelques photos des zones habitées à la lisière du parc.
Le Népal, seul pays au monde en zone tigre pour faire un safari pédestre
Le Népal possède la spécificité d’être le seul pays où l’on peut faire des safaris à pieds tout en étant en zone tigre, inutile de préciser que les gardes sont armés de bâtons et que ce détail n’a pas des masses rassuré mes parents.
La découverte du parc de Bardia
Descente de la rivière en bateau
La première journée est consacrée à un léger déplacement, on prend un bus pendant pas mal de temps jusqu’à remonter la rivière suffisamment. Nul besoin d’être Grichka Bogdanov pour comprendre que les heures suivantes seront dans un bateau, au calme à observer nos amis les oiseaux et les crocodiles (ou crocrodile comme dirait mon neveu de 5 ans). Les paysages sont superbes tout au long de la journée bon par contre le soleil au Népal c’est un peu comme les radars automatiques sur l’A7, ça te laisse aucune chance. Si les paysages sont beaux, que dire du coucher de soleil qui est tout simplement à tomber par terre, on se croirait dans le générique de fin d’Ushuaïa Nature.
Rechercher le tigre pour finalement trouver des éléphants
Nous partons très tôt le matin lors de notre second jour dans le parc de Bardia. Nous nous lançons à la recherche du tigre en jeep. Le but ici est d’utiliser la voiture pour se déplacer rapidement d’un point à un autre et de continuer quelques temps à pieds pour maximiser les chances de voir un animal, évidemment le guide a ses endroits préférés (faut bien qu’il serve à un truc me direz-vous). Une fois de plus le Bardia National Park est vraiment un lieu préservé, les animaux ne sont pas habitués à l’homme et il est donc difficile de les apercevoir.
Premier arrêt, sur les traces du tigre
Au premier arrêt nous sautons de la jeep et nous trouvons des traces très fraîches (c’est pas la classique indienne comme à Wayanad, le guide nous dit qu’elles ont maximum 15 minutes). Personne ne fait le moindre bruit et l’on continue de suivre les traces jusqu’à ce que le guide nous fasse tous reculer, il vient de voir des empreintes d’un bébé. Mauvaise nouvelle pour nous cela signifie qu’on arrête de suivre les traces (l’idée de se retrouver face à une femelle tigre qui protège son bébé ne nous chauffe pas des masses). Mauvaise nouvelle pour nous mais pas pour la nature (Brigitte Bardot sort de ce corps).
Second arrêt, face à face avec deux éléphants
Lors de l’arrêt suivant nous nous arrêtons pour nous mettre à la recherche d’éléphants. Nous marchons 5 minutes et nous entendons un énorme barrissement (c’est la première fois que je cale ce mot sur le blog, il est vraiment pas facile à placer les amis). Entendre ce cri dans la nature lorsque tu es à pieds et que ton guide est armé d’un bâton est vraiment impressionnant. Après 2 autres minutes de marche le guide s’arrête lorsque l’on entend une seconde fois l’éléphant barrir, cette fois de façon bien plus distincte. Tout le monde chie dans son froc attend de voir ce qu’il se passe.
[pullquote align=”right”]Je vois un éléphant traverser la jungle en explosant tout sur son passage et à une vitesse inimaginable[/pullquote]Le guide nous explique alors que lorsqu’il fera signe il faudra courir le plus vite possible en haut d’un talus situé juste à côté de nous (nous marchons en contre-bas d’un zone plate seulement accessible par quelques éboulements de 4 à 5 mètres de hauteur et donc impossible à gravir pour les éléphants). Nous reprenons la marche et 10 secondes plus tard notre guide improvise une chorégraphie de malade (en gros ses bras bougent de partout). S’en suit un énorme bruit d’éléphant et des arbres qui craquent dans un son assourdissant, à ce moment chacun court sans réfléchir, c’est purement instinctif (genre pire que quand les mecs se font courser par le T-Rex dans Jurassic Park). Une fois monté sur le talus et en sécurité je vois un éléphant traverser la jungle en explosant tout sur son passage et à une vitesse inimaginable, derrière lui son pote fait des tours sur lui même puis les deux éléphants disparaissent dans la jungle. Mon coeur bat à 2000 à l’heure, l’adrénaline a du atteindre des sommets dans mon corps et je dois dire que le sentiment de vulnérabilité est gigantesque. On se sent vraiment tout petit face à une telle puissante et une telle vitesse, je ne pensais pas qu’un éléphant pouvait courir si vite et surtout dégager une telle puissance. On dit merci au guide qui a vraiment bien géré et on continue l’exploration (je tiens à préciser que tout le groupe avait une vingtaine d’année et en bonne forme physique, oui je m’inclue dedans).
Troisième arrêt, le coup de la panne
En sortant de cette petit course nous sommes tous un peu sous le choc, l’impact de la vraie nature pour nous autres habitués à notre petit confort est gigantesque, c’est vraiment très marquant et cela rend plus humble. On est finalement bien petit sur cette planète. Après cette épisode nous nous dirigeons vers un troisième endroit que notre guide aime bien pour voir des rhinocéros. Malheureusement la mécanique népalaise (ça me fait mal au coeur d’écrire ça) va nous jouer des tours et la voiture tombera en panne en plein milieu des hautes herbes (niquel, le meilleur endroit).
Nous devons hélas rentrer au lodge après les réparations (comprendre des coups de marteau au bon endroit) car nous sommes à court de temps et qu’il reste beaucoup de route pour retourner à la frontière de Nepalganj et rejoindre Lucknow en Inde.
Conseils pour visiter Bardia National Park
Le logement dans un lodge est quasiment obligatoire lorsque vous visitez le parc de Bardia. Il faut donc choisir avec attention puisque vous allez dormir, manger et partir en excursion grâce à celui-ci. Je ne saurais que vous conseiller le Racy Shade Resort dans lequel j’ai résidé. C’est géré par un français qui vit depuis longtemps au Népal et c’est très solide, aucun problème tout au long du séjour. Le point important est vraiment que le gérant s’entoure des guides les plus expérimentés et les plus professionnels, je n’ai pas eu peur une seconde tellement ils étaient dans le contrôle, c’est ce que l’on attend lorsque l’on se lance à pieds sur les traces d’un tigre.
Retour à la case Lucknow
Mon expérience dans le superbe parc de Bardia est déjà finie, c’est l’heure de rentrer en Inde et de quitter le Népal. Après une petite pause sur le campus de Lucknow on va désormais se diriger vers l’Est de l’Inde et on devrait découvrir Darjeeling très bientôt, oui je parle bien de ce thé mondialement connu qui pousse justement dans la ville du même nom (même en Inde on conserve parfois une certaine logique).
Ouh la la c’est sportif ton safari! J’avais vu des élephants en Namibie, dont des très sauvages dans la Damaraland, mais l’éléphant nous avait gentiment fait comprendre de partir en nous fonçant dessus les oreilles d’une certaine façon.. selon le guide c’est un signe d’avertissement et ça veut dire partez la prochaine fois je charge vraiment… mais on était en voiture, un peu plus facile pour s’enfuir!
Ouai celui là je pense que je m’en rappellerai longtemps !
Ouai normalement les éléphants ouvrent les oreilles à mort pour faire comprendre “barre-toi”, là c’était vraiment un sacré délire, dans la jungle en fait tu ne vois quasiment rien à part quand il est très proche et face au vent il te sent depuis très loin 😀
Ah quelle aventure ! C’est marrant je lis ça alors que je reviens tout juste de Bardia, comme toi j’ai adoré la nature préservée… cet endroit est incroyable et apaisant, et les villages de Tharus sont vraiment intéressants. Nous avons fait le trek à pieds et moins de frayeurs on a pas croisé d’éléphants en furie mais on a failli tomber nez à nez avec un rhino dans les grandes herbes, après avoir suivi de fraiches empreintes de tigre (on se disait bien que ça sentait fort !). Mais pour nous le plus grand “danger” (si on peut appeler ça comme ça) c’était les attaques de hordes de sansues 😉
Je ne vais pas tarder à écrire l’article là dessus mais ça fait vraiment plaisir à lire un autre retour de ce magnifique parc !
Salut Aurore !
Yes merci pour le feedback, Bardia c’est juste dingue !
[…] À lire également, le récit de Brice (WorldWideBrice.net) dans le parc où il lui est arrivé une sacrée aventure… je n’en dis pas plus pour lire c’est ici : « Bardia National Park, sur les traces du tigre du Népal« […]
Salut Brice,
merci pour ton article.
En voyage au Népal et en partance pour l’Inde, on aimerait visiter le parc de bardia et on est à la recherche d’informations, notamment sur les prix proposés..
Si jamais tu t’en souviens, on est preneurs,bises.
Salut,
Malheuresement je ne me rappelle plus, tu peux contacter Christophe du Racy Share Resort 🙂