Aujourd’hui commence mon second jour dans la ville de Takamatsu. J’ai prévu d’aller visiter une île de la mer intérieure mais je vais avoir quelques soucis et me rabattre sur l’ascension d’un très beau temple, le Konpira-San à Kotohira avec ses 1400 marches.
Arrivée au port et découverte du problème
Le matin je pars assez tôt en direction du port pour prendre mon bateau. J’ai déjà regardé les horaires et normalement je suis bon. Malheureusement quand j’arrive devant le stand je découvre que le bateau vient de partir (j’avais pas les bons horaires). Encore pire, je découvre aussi à ce moment que les musées de l’île que je souhaite visiter sont fermés le lundi !
La journée commence très bien, le prochain bateau est dans 3 heures. Je suis à deux doigts de rentrer à l’hôtel pour retourner dormir mais finalement je me dis que je peux aller à Kotohira pour voir les temples. C’est aussi important lorsque vous voyagez de savoir ce que vous pouvez faire d’autres dans une ville, toujours avoir un plan B ! Je m’en sers quasiment jamais mais cette fois ça m’a été bien utile, même pas besoin de repasser par l’hôtel.
Départ en train de Takamatsu pour Kotohira
Je prends alors le train en direction de la ville de Kotohira, je l’ai déjà utilisé plusieurs fois donc c’est relativement facile (je le prends au début et je m’arrête à la fin…). J’en profite pour faire une petite sieste revigorante.
Kotohira, c’est quoi ce truc ?
La ville de Kotohira est une petite ville japonaise classique, propre, ordonnée et traversée par une rivière. La route entre la gare est le début de l’ascension est parsemée de stands vendant un peu de tout, je me demande bien qui peut avoir envie d’acheter des jouets à ses enfants avant de se taper 1300 marches mais pourquoi pas !
J’arrive rapidement au début de la montée, bon par contre les marches ça commence très fort. C’est pas des petites marches pour rigoler, plutôt ambiance montée de l’Alpes d’Huez.
1400 marches à grimper
Je découvre alors qu’il y a un peu moins de 1400 marches à grimper, youpee. A la base j’étais supposé faire le tour des musées de Naoshima et je me retrouve à monter l’Everest.
Le début de la montée est franchement chiant, c’est vraiment du bon gros escalier, le truc qui te fait suer comme un gros porcin et qui te donne envie de redescendre.
Et de très beaux paysages
Il y a souvent des arrêts sympas, enfin comme d’habitude il y a des lanternes partout ce qui donne énormément de charme à la montée.
L’autre avantage indéniable est qu’il y a beaucoup d’arbres, donc de l’ombre et donc un peu plus de fraîcheur.
Je suis assez surpris du petit nombre de personnes. Evidemment il n’y a quasiment pas de touristes occidentaux et je trouve le nombre de japonais assez limité. Il faut pourtant savoir que c’est un temple très connu et un lieu très important de l’île de Shikoku.
Le temple de Konpira-San
Au bout de 40 minutes j’arrive enfin au temple le plus important. La vue depuis la plateforme est quand même impressionnante. On domine vraiment toute la plaine.
Je visite rapidement les alentours mais franchement rien de bien fou à se mettre sous la dent de mon point de vue. C’est quand même assez drôle de voir qu’un temple tout en haut d’une montagne soit sacré pour les marins !
Et oui car le sanctuaire (je ne fais pas vraiment la différence avec les temples) de Konpira-San est dédié principalement à la protection des marins. C’est donc ici qu’il faut venir pour avoir de la chance en mer !
A ce point là j’ai monté quasiment 800 marches, je me motive et je pars en direction du plus haut temple situé à quasiment 1400 marches (oui on ne compte plus en mètres).
Après avoir un peu galéré (il n’y a plus du tout d’indications sur le nombre de marches à parcourir) j’arrive enfin au sommet. Ils ont fini à la portugaise en mettant un énorme enchainement de marches. Une fois arrivé en haut je suis un peu déçu, d’une part car personne ne vend d’eau (et oui il ne faut pas grand chose pour me décevoir) mais d’autre part car la vue n’est pas vraiment différente !
Evidemment la redescente doit me prendre 15 minutes maximum, c’est quand même plus facile à descendre qu’à monter !
Un restaurant d’Udon à Kotohira
Je m’arrête tout en bas histoire de déguster les Udon, spécialité de la zone. Une des serveuses parle un peu anglais, alleluia !
En arrivant à la gare de Kotohira pour rentrer à Takamatsu, le chef de gare fait attendre le train pour que je puisse le prendre (des amours les japonais je vous dis !) puis c’est le retour à travers la superbe campagne. Cette fois je ne dors pas et je peux donc observer le spectacle.
Le dîner à Takamatsu est synonyme de dernier repas, je reprends des Udon dans un restaurant, faut dire que c’est vraiment bon ! C’est désormais l’heure pour moi de quitter la région de Takamatsu et de me diriger vers Matsuyama, plus à l’Ouest sur l’île de Shikoku.
Conseils pour visiter Kotohira:
- Vous pouvez facilement accéder à Kotohira en prenant la ligne de train locale qui traverse la ville en commençant depuis le château (à quelques minutes de la gare JR).
- En montant tranquillement il faut compter à peu près 1h30, évidemment cela comprend des pauses pour faire de la photo et la découverte des monuments en chemin. Si vous n’avez pas envie de finir la montée, l’arrêt à l’énorme temple après 700 marches est aussi très intéressant. La dernière partie est plus “nature” et la vue depuis le sommet n’a rien d’exceptionnelle en comparaison à l’étape intermédiaire. C’est surtout histoire de pouvoir dire “je l’ai fait” et de profiter de paysages plus “nature”.
- L’excursion est faisable en une demi-journée depuis Takamatsu, attention car il ne faut pas rater le réveil. Vous avez vraiment la possibilité de visiter tout ça en 5h aller / retour depuis Takamatsu.
- Prenez une bouteille d’eau en bas car pour une fois il y a assez peu de machines.
[…] – Nous nous sommes arrêtés à Kompira en arrivant à Takamatsu mais vous pouvez également effectuer l’excursion depuis Takamatsu en train ou voiture. Brice vous en parle ici. […]
Bonjour,
Je découvre avec plaisir votre post d’octobre 2014 alors que je rentre moi même d’un merveilleux voyage au Japon en mai-juin 2017.
Mon voyage comportait notamment une partie du pèlerinage des 88 temples dédiés à Kōbō-Daishi (25 temples/88).
Merci pour vos superbes photos qui me font revivre une partie de l’atmosphère de ce magnifique pays et complète mes propres photos.
Le sanctuaire shinto de Kotohira ne faisait pas parti du “programme” de mon voyage, mais je l’ai fait de moi même.
Après une bonne journée de marche (4-5h, 11km, temples de Unpen-ji (66) et de Daiko-ji (67)) et un musée du saké exceptionnellement fermé (fête annuelle), notre petit groupe de marcheurs avait bu un petit verre de saké avant de se séparer en attente du repas du soir dans notre ryokhan.
J’avais environ 2-3 heures devant moi, je me suis dit que “j’allais voir” et que si j’étais motivé je monterais jusqu’en haut… et j’ai été motivé ce jour là 🙂
J’ai personnellement pris au contraire beaucoup de plaisir à monter les marches 2 par 2 (oui, on est fou ou on ne l’ai pas ;-)).
En fin de journée, ce sanctuaire est encore plus calme et moins fréquenté que la journée.
Les marches sont en même temps un frein au touristes, ce qui n’est pas plus mal, à mon avis.
Photos, cérémonie de purification (par l’eau) et prière/offrande au sanctuaire “principal” (Haiden du Kotohira-jinja) compris, j’ai mis environ 45 minutes pour gravir les 1368 marches. J’ai vraiment apprécié le calme, le petit pont, les petits passages avec beaucoup de végétation, les magnifiques points de vue, des différences sanctuaires secondaires, les torii…
J’ai effectué ma descente plus rapidement, au son du tambour des moines (magique !), en quasi solitude et en prenant à nouveau quelques photos (notamment des panoramiques). Celle-ci m’a pris 30 minutes environ.
Je comprend que l’on puisse être “déçu” car la principale originalité de ce lieu est le fait qu’il soit construit sur le mont Zōzu et surtout qu’il aurait été fondé au 1er siècle environ (bien plus ancien que les temples bouddhistes de Shikoku datant pour la plupart du VIIIème siècle).
Par contre, vous avez eu plus de “chance” que moi, car le sanctuaire secondaire du haut était ouvert sur vos photos, alors qu’il était clos lors de ma visite.
Pour la différence entre sanctuaire et temple, le premier est shinto, le second est bouddhiste.
Mais le syncrétisme (fusion de cultes et doctrines religieuses) très courant au Japon peuvent induire en erreur avec parfois des torii/grelots/omikuji (shinto) dans des temples bouddhistes ou des lions-dragons/”porte” couverte (bouddhistes) dans certains sanctuaires shinto.
Concernant le fait que ce sanctuaire soit dédié à la “sécurité des marins”, peut-être bien que l’analogie de ce point de vue élevé avec la vigie ou les phares pourrait être un premier pas dans l’explication (s’il y en a une) ? A moins que ce ne soit dû à une des innombrables légende du Japon ?
Je vous souhaites de bons/beaux voyages à venir.
Ma prochaine destination sera justement la Birmanie en janvier/février 2018…
Un bon article pour faire la différence entre sanctuaires shintos et temples bouddhistes :
https://www.vivrelejapon.com/a-savoir/comprendre-le-japon/temple-bouddhisme-shinto-differences
Quelques informations supplémentaire sur le sanctuaire de Kotohira-gū :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Kotohira-g%C5%AB
Merci pour les explications 🙂