Après 20 minutes à marcher en plein soleil dans Kep, j’attrape un tuktuk direction le marché aux crabes de Kep, car oui je suis venu dans cette ville pour prendre en photo des crabes (oui parfois mon stage est compliqué). Je vais vous expliquer comment fonctionne le marché aux crabes de Kep (j’aime bien me balader dans les marchés et en faire des articles).

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Pour certains c’est le Nutella, moi mon kiff c’est les étals !

Visiter le marché aux crabes de Kep

La base de tout marché en Asie est de vendre n’importe quoi aux touristes, un peu à la manière d’un Chinatown à Kuala Lumpur, le but c’est de générer du profit. La petite différence ici c’est qu’il y a un fossé très marqué entre le marché aux crabes de Kep pour le touriste (où on peut se faire cuire du poisson et acheter du poivre de Kampot) et le marché pour les locaux (où ça bataille ferme pour gagner 50 rials).

Là c'est plus pour les touristes !

Là c’est pas pour les touristes !

Comment fonctionne le marché aux crabes ?

Les femmes apportent les pièges au fur et à mesure (image ci-dessous). Lorsqu’un piège arrive c’est directement la rué sur celui-ci. Je pense que la légende urbaine veut que les crabes du haut soient les plus forts et les meilleurs. Après avoir compris ça, je me dis que j’ai vraiment des talents cachés d’anthropologue, je me sens Lévi-Strauss pendant quelques minutes (j’ai vérifié l’orthographe de Lévi-Strauss afin de ne pas passer pour un illettré, j’avais bon du premier coup, soulagement).

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C’est un peu comme les ramasseuses de balles au tennis…
C’est quand même moins sexy avec un chapeau et des gants…

Une fois que le panier est à moitié vide tout le monde évacue la zone et attend le prochain panier, personne ne parle anglais donc je n’ai pas vraiment réussi à avoir d’explications (mon seul contact avec un homo-sapiens fût avec un autre touriste, une discussion profonde que je peux résumer à “funny market”). Comme sur tous les marchés le vendeur propose le produit directement au client, après c’est que de la discussion sur le prix et sur j’imagine des “mais matte son boule, il est dingue ce crabe donne moi en 1000 rials”

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C’est un peu comme quand tu choisis un melon ou des tomates en fait

Le marché de Kep est spécialisé dans le crabe mais il n’y a pas que ça, il y a toute une partie fruits et légumes et encore un peu de poissons.

Un marché aux crabes mais pas que !

J’en profite donc pour acheter du poivre, ça fera un cadeau pour quelqu’un que je n’ai pas encore identifié (ou alors je vais le balancer à un aéroport pour pas payer de surcharge bagages). Lorsque je vois le prix du poivre ça me fait bien marrer, la petite marchande me sort 2-3 trucs bidons, je lui dis que j’en veux 2000 rials soit 0,5$. Elle me dit “non non blalbla poivre bonne qualité”. J’ai envie de lui répondre “je sais mongolito mais même si c’est le poivre de l’année ça vaut jamais 2$”, je me ravise dans un élan de diplomatie franco-khmer.

Au final je ne suis pas très intéressé par le poivre, je pars, elle me crie le classique “one dollar” puis le “ok ok” de loin, j’ai gagné et je suis assez fier de moi (c’est pour toutes les fois où je me suis fait fracassé à payer 10x le prix).

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Avant de partir je regarde les poissons qui cuisent, évidemment tous les vendeurs me sautent dessus, c’est dommage mais moi j’aime seulement le poisson de ma mère avec la sauce dont je ne me rappelle plus le nom mais qui est malade. Pour tout le reste et même les langoustes je préfère passer mon tour, dans tous les cas je ne souhaite pas déjeuner aux marchés aux crabes et j’ai désormais envie de quitter Kep.

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Je sais même pas ce que c’est, on dirait des coquillages

Aller de Kampot à Kep en bus

C’est l’heure de repartir à Kampot, la situation se complique, explications:

Il y a 2 stands qui se font la guerre pour vendre les tickets de bus et ils sont voisins, lors de mon arrivée j’ai demandé au magasin de droite à quelle heure partirait le bus et que je reviendrai prendre un ticket. Le malheur c’est qu’en revenant j’ai pris le ticket à l’autre magasin car il vendait du coca (faut bien trouver une raison). Résultat ? je n’ai pas pu prendre le mini-bus car c’était un copain du vendeur d’à côté et que visiblement il était assez énervé contre moi. Je demande à la patronne du magasin où j’ai pris le ticket quand arrivait le prochain bus, la réponse était “il vient de passer la frontière”, comprendre “tu peux encore attendre 2 heures je pense”.

J’aime pas attendre pour rien et je dois discuter avec 2 filles insupportables rencontrées la veille que je retrouve par chance à Kep, j’ai le droit aux lamentations car le bateau n’était pas à l’heure (quelle surprise volume 1) et que les chips ne sont pas bonnes (quelle surprise volume 2). Bref il faut que je me sorte de ces sables mouvants avant qu’elles commencent à me parler de la Full Moon Party de Koh Phangan…

Je démarche un tuktuk pour rentrer, j’en tire un très bon prix et je demande donc de me faire rembourser mon ticket de mini-bus car j’ai pas pu rentrer dans le dernier. Et là madame pète un plomb car l’autre magasin l’a insulté (c’est vrai que sa passion numéro 1 à quand même l’air d’être la nourriture). Je me retrouve obligé de prendre le tuktuk du magasin sinon je vais encore perdre 3$.

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La route entre Kampot et Kep est quand même sympathique !

Après 10 minutes dans mon tuktuk, nous dépassons un autre tuktuk avec une européenne dedans. Les deux conducteurs ralentissent pour discuter et partager la course (il reste au minimum 30 minutes), dans un immense élan de générosité je me dis que ça fera de mal à personne, je monte logiquement dans l’autre tuktuk et je souhaite à mon chauffeur de bien utiliser l’argent. L’italienne dans le tuktuk se marre et je fais plus ample connaissance avec elle (son plus haut fait d’arme au Cambodge est de s’être fait voler deux fois sa serviette sur la plage). En descendant du tuktuk je me dis que le bon dieu ne doute plus de ma générosité et qu’il saura me sauver la vie la prochaine fois que je prends un avion black listé (coucou je retourne aux Philippines fin septembre) ou que je déciderai de me faire le camp de base de l’Everest (avec son fameux aéroport, les vidéos sont éloquentes).

J’arrive à Kampot en vie et pas mal fatigué, quelques photos et c’est le bon dodo pour reprendre des forces, j’ai un mini-bus très tôt le lendemain matin pour rejoindre les plages de Sihanoukville.