Il est 12h30 et il n’y a plus d’électricité, il y a régulièrement des coupures de courant et c’est assez embêtant lorsque tu dois travailler sur un ordinateur, j’en profite donc pour aller déjeuner. Je me balade dans de la rue principale qui regorge de très belles maisons.
Avant l’histoire, le plateau repas
Je m’arrête pour manger dans un excellent restaurant, il n’y a pas grand monde et je peux donc déjeuner à l’étage en surplombant la rue. Je me marre pendant 30 secondes avec le serveur, je dois noter que les gens au Laos ont de l’humour, ça fait plaisir après 4 mois en Inde (fallait bien que j’attaque les indiens cette semaine). Il raconte ma blague aux autres serveuses, j’ai donc le droit aux cacahuètes gratuites !
Il n’y a toujours pas d’électricité lorsque je termine mon déjeuner, je me décide donc à aller prendre quelques photos. Je marche pendant 30 secondes, je fais demi-tour en me disant que j’ai pas envie, puis je refais demi-tour en me disant “Inchallah, si dieu veut on fera de belles photos”.
A la rencontre des moines, enfin du moine de Luang Prabang
Je tourne dans le premier temple que je vois et je m’arrête pour voir ce qu’il se passe, au bout de 30 secondes le gang local me fonce dessus.
Deux moines se dirigent vers moi, puis un seul. J’engage donc la conversation avec mes rudiments de lao (autant dire que je parle autant lao que les mecs de Douai dans confessions intimes le français). Nous discutons pendant 30 secondes, il me demande d’où je viens, depuis combien de temps je suis à Luang Prabang, il me demande mon âge et je lui demande le sien. Bref ça fait tout bizarre de parler avec un moine, ou Monk comme on dit ici. Après un léger temps-mort j’en profite pour lui demander une photo.
Nous discutons un peu plus sérieusement par la suite. Il m’apprend ainsi qu’il n’est pas “Monk” (moine) mais “Novice” (apprenti), il semble y avoir une énorme différence à ses yeux, il m’apprend qu’il n’y a que 3 moines dans son Wat (un mix de temple et de monastère) et qu’il y a une trentaine d’apprentis. J’ai une question qui me turlupine, je lui demande quel est l’âge minimum pour commencer cette apprentissage car certains me semblent encore être des enfants. Après concertation avec une autre personne pour comprendre la question il me dit que l’âge minimum est de 11 ans. Je sens que l’on arrive au bout de la discussion et je lui demande son prénom. Sur le coup j’ai eu peur qu’il me sorte un truc digne de la secte du soleil “je n’ai pas de prénom, je suis simplement un élève de Skippy“
Son prénom sera finalement un mix entre Yann et John, au final je pense qu’il a autant compris mon prénom que j’ai compris le sien, mais c’est pas grave car j’ai passé un excellent moment avec ce moine.
Lorsque je m’écarte de mon nouvel ami je croise le regard des 2 groupes assis à la boulangerie en face du temple, ils sont vraiment médusés par la scène qui vient de se passer, le regard d’un mec signifie vraiment “putain mais c’est qui ce mec comment il a fait ?”.
Au final c’est ce que j’expliquais à des touristes néo-zélandais, bien souvent on a du mal à prendre en photo les personnes car nous n’osons pas. Au lieu d’aller discuter, de dire bonjour et d’échanger le touriste de base à tendance à être timide, puis tenter de “voler” une photo en se retournant comme si on prenait en photo le ciel. C’est une démarche qui n’est pas facile à avoir, mais une fois lancé c’est bien souvent “que du bonheur”. J’étais vraiment comme tout le monde avant, désormais j’ai bien compris qu’un grand sourire et “Bonjour” dans la langue était le meilleur passeport pour faire une photo.
Je rentre à l’hôtel (même si il n’y aura pas d’électricité jusqu’à 16h) bien content de moi, au final Luang Prabang restera comme un bon souvenir grâce à ma brève rencontre avec ce moine.
[…] La réponse est très simple, il suffit de mettre de sa personne et de faire jouer votre personnalité, ce n’est pas facile pour tout le monde mais lorsque vous donnez de votre personne et que vous n’agissez pas comme tout le monde, vous allez obtenir des photos intéressantes des autochtones (j’en ai marre d’écrire personnes et locaux). Pour ma part j’ai attendu que les moines viennent vers moi et j’ai discuté avec eux (les détails de cette rencontre sont disponibles dans cet article). […]
[…] avez fait n’importe quoi, vous avez stressé et vous avez appuyé trop tôt comme lorsque j’ai rencontré des moines à Luang Prabang ? Pour comprendre comment améliorer ce type de photo je vous […]
Tout ça pour les 3 incontournables et éternelles banalités (name, age, nationality…) échangées avec un adolescent (tous les Laotiens passent par le monastère) qui ne souhaitait, comme d’habitude, que “practice english”…
Ca se voit que c’était la première fois, car vous vous rendriez vite compte que ça devient rapidement extrêmement lassant ces superficialités…
Allons allons, faut pas se laisser impressionner par un bout de tissu orange…