Aujourd’hui un article un peu particulier puisque j’ai enfin imprimé pour la première fois une photo. Et oui si vous pensiez que mon appartement était rempli de photo toutes plus belles les unes que les autres sachez que ce n’est pas tout à fait le cas (ça c’est mes disques durs !). Dans cet article on va parler de l’idée de base, de la quête d’un bon imprimeur et surtout… on va voir la photo imprimée

Vouloir imprimer des photos et imprimer des photos c’est différent

Cela fait des années que j’ai dans l’idée de vendre des photos. Mon idée n’a jamais été de vendre des images sur des banques d’images (vous savez des sites comme ShutterStock où vous pouvez acheter n’importe quelle photo) mais plutôt de vendre des “prints” (des versions imprimées) de mes photos.

Une fois que tu as eu cette idée pas vraiment révolutionnaire, il te reste encore 99% du boulot :

  • Est-ce que mes photos sont dans une qualité suffisante pour être imprimée ?
  • Comment faire pour facturer des clients ?
  • Comment faire pour mettre en place un moyen de paiement pour vendre ses photos à l’étranger ?
  • Comment gérer les livraisons ?
  • Par qui passer pour imprimer des photos ? Ben oui t’as pas envie de bosser avec un labo trop cher ni bosser avec un labo trop nul. Comment trouver le bon rapport qualité-prix ?
  • etc.

Et puis arrive la première commande

Cela fait déjà quelques mois que je me suis mis en tête de finaliser ce projet. La raison est très simple puisque mon entreprise a fermée à la fin juillet (enfin pour les agences de voyage on disait “en sommeil”). J’ai pu avoir un autre boulot dans le même groupe mais celui-ci ne commençait que début septembre et j’avais donc tout le mois d’août de libre (alors qu’on était en confinement à Hanoi).

Mon objectif était triple (afin d’éviter de tourner en rond dans l’appartement et d’au contraire avoir un mois productif pour avancer sur des gros projets) :

  1. Ecrire des articles de blog sur quelques dizaines de voyages dont je n’avais jamais parlé sur le blog
  2. Lancer un podcast et enregistrer toute la première saison (~10-12 épisodes)
  3. S’occuper du site internet pour vendre les photos et s’occuper du statut légal niveau entreprise

J’ai dans l’ensemble tout fait sauf la partie légale qui était à l’époque encore en attente des services de l’Etat (je ne sais pas quand sera publié cet article, mais oui les photos imprimées livrées chez toi en France c’est pour bientôt).

Un samedi je publie donc une série de photo pour annoncer l’article du lendemain sur le blog (et il y a énormément de likes pour la première photo).

Le dimanche je vais prendre le café chez un pote qui habite juste à côté de chez moi (même quartier = pas besoin de passer les barrages pendant le confinement) et il me dit qu’il est vraiment chaud pour m’acheter la photo. Au début je trouve ça un peu bizarre car moi cette photo… ben je l’aime pas trop. Elle est cool mais j’ai une centaine d’autres photos à imprimer avant celle-ci (c’est lié à l’affect et c’est très courant que je n’aime pas une photo qui est pourtant massivement “likée” ; moi j’aime beaucoup les photos qui sont liés à des souvenirs et du coup ça les gens ben… forcément ils sont pas au courant).

En revenant chez moi je vérifie les différentes versions de cette photo, j’ai la meilleure photo de la série, elle est en résolution maximum, tout me parait bon !

Bref je lui dis que c’est possible mais qu’il va falloir attendre un petit peu, la semaine d’après il me relance donc je me dis que ça peut être un bon moyen de se lancer.

Mon idée n’était pas vraiment de faire de l’argent (c’est un pote et c’est ma première photo) mais plutôt de voir ce que ça faisait que d’imprimer une photo, et surtout de pouvoir faire des photos de tout le processus. En effet à terme je souhaite vendre des photos d’art sur internet et le fait de pouvoir prendre en photo le colis qui arrive, l’ouverture du colis et même la photo mise en place au dessus d’un bureau ou d’un lit était super important.

Trouver un imprimeur au Vietnam

Je me suis mis à chercher des imprimeurs au Vietnam, cependant chercher des imprimeurs dans une langue qui n’est pas la sienne ce n’est pas le plus facile, et je tombais donc très souvent sur des imprimeurs “industriels”. C’est à dire un mec qui est plutôt habitué à produire 10 000 brochures pour Nestlé qu’un gars qui peut imprimer une belle photo (avec du papier de qualité) et l’encadrer.

Après quelques recherches j’ai l’illumination (sarcasme) et je demande à un photographe de Hanoi s’il a déjà imprimé. Il m’envoie le lien d’un imprimeur de Saigon en mode “ça fait 2 ans que j’ai pas imprimé une photo, mais lui il est top”.

Sur la page Facebook de l’imprimeur (qui ne compte que 2000 fans) il y a 3 photographes que je connais, c’est bon signe. Ces 3 photographes sont ceux avec qui j’ai fait un tour photo en Mai 2021 et ils sont tous bétons de chez bétons (Quinn de Saigon, Lee de Saigon et Etienne d’Hoi An et Pics Of Asia que vous avez vu 17x sur le blog). Bien que je ne le connaisse pas super bien je demande son avis à Lee sur Facebook car il fait beaucoup de “Product Photography” (genre il s’occupe des visuels pour des marques de bières, des restaurants, etc.).

Tout de suite il me dit “mec c’est le meilleur, c’est le seul au Vietnam à utiliser X et Y et à m’envoyer Z”. Je vous donne juste les lettres car j’ai rien compris à ce qu’il me racontait mais vu qu’il a 15 ans d’avance sur moi pour l’impression je me suis dit que c’était du tout bon. Pendant ce temps j’ai aussi demandé à Etienne qui m’a confirmé que l’imprimeur était béton.

La phase d’apprentissage

Moi j’ai mes photos mais dans l’idée je ne sais pas vraiment ce qu’il faut transmettre pour imprimer. Imagine un peu c’est comme un mec qui fait de belles vidéos pour Youtube mais qui a aucune idée de ce qu’il faut envoyer à un cinéma pour mettre sur grand écran (mon exemple est NAZE donc je le garde).

Je communique rapidement avec l’imprimeur, ça se passe bien et il faut que je calibre mon écran, envoie le fichier au format TIFF et en 300 DPI avec profil couleurs Adobe RGB 1998. Dans l’idée cela ne m’a pas pris trop de temps à comprendre et je suis arrivé rapidement avec mon fichier. Concernant le choix du papier je lui ai envoyé ma photo et il m’a donné ses recommandations.

Ma HANTISE c’était les couleurs, tout simplement car je suis légèrement daltonien (et oui !). Je savais donc que ça serait ma grande faiblesse. J’ai aussi une différence importante entre l’écran de mon ordinateur (plus sombre et plus contrasté) et le second écran que j’utilise tout le temps (plus lumineux). J’ai demandé à Madame d’aider pour le calibrage de l’écran et pour les couleurs, tout lui semblait bien donc c’était parti pour l’imprimeur.

ps : si vous tombez par hasard sur cet article en cherchant “comment imprimer ses photos” ou “comment imprimer ses photos d’art” sachez que le TIFF est un format d’image (comme le .JPG en gros), que les 300 DPI se gèrent dans Photoshop quand vous allez créer une nouvelle fenêtre. Le profil couleur est aussi lorsque vous créez une nouvelle fenêtre mais dans les options avancées. Faites bien gaffe à ce que votre photo soit clean (surtout sur les taches de poussière sur le capteur).

Le produit en théorie :

Attention car pour une première photo je n’ai pas fait les choses à moitié, cela sera une photo de 60 x 90 cms avec un cadre de 70 x 100. Ouai c’est pas une carte postale et le truc va faire 1 mètre de haut.

Au niveau du cadre on a pris la meilleure qualité disponible mais à cause du COVID tous les papiers n’étaient pas disponibles, on en a donc eu un très bon mais pas excellent (nom du papier : ILFORD Raster Silk 290gsm). Je sais que les couleurs et les contrastes vont changer en imprimant, je suis sûr de moi en me disant qu’il n’y a aucune raison que ça ressorte mal… mais bon on sait jamais quand même ! Ci-dessous les 2 choix possibles avant d’acheter (photo envoyée par le Labo… dont on parle plus bas).

Si vous vous demandez combien ça coûte, le devis était de :

  • 1.2M VND pour la photo (meilleure qualité disponible) ~50€
  • 4M VND pour le cadre (meilleure qualité possible) ~165€
  • 500 000 VND pour la livraison depuis Saigon ~15€

En tout ça coûte donc 230€ rien que dans l’achat des marchandises. Pour la taille en dessous (40 x 60) ça coûte moitié moins (~100€), et pour du 30 x 45 encore moitié moins (50€). Gardez à l’esprit que c’est les prix de Septembre 2021.

Une fois la commande passée l’imprimeur a mis une semaine à tout faire (entre temps il a dû faire sa seconde dose de vaccin donc ça a légèrement retardé le processus). Une fois la photo terminée il m’a envoyé un cliché rapidement à l’iPhone… bon ben ça a de la gueule (ça avait l’air sombre et pas centré mais y’a des reflets de partout).

La livraison et l’ouverture !

Le truc assez drôle c’est que lorsqu’il a terminé la photo et l’encadrement il s’est rendu compte qu’il y avait de nouvelles restrictions pour le transport de marchandises. Le transporteur ne pouvait envoyer à Hanoi que des médicaments, des livres et de la nourriture. Evidemment ma photo ben… elle attend !

Après 2 semaines et la fin du confinement, l’entreprise de transport pouvait finalement fonctionner normalement et un vendredi soir Danny m’envoie la photo et le code pour pouvoir suivre la marchandise. C’est bon la photo prend la direction d’Hanoi !

Note : regardez bien l’encadrement et le carton, c’est important pour l’étape d’après.

Lorsque la photo est arrivée sachez que j’en menais pas long et que j’espérais que tout soit impeccable. Bien évidemment tout ne s’est pas passé comme prévu puisque le colis une fois arrivé était un peu abimée. C’était l’arrière du cadre est vraiment très minime mais j’espérais que tout était impeccable à l’intérieur.

Je trimballe donc tout le truc jusqu’à la maison de L. Il est tard le soir et il faut maintenant l’ouvrir. Sur le coup j’espère que ça va être cool, lorsqu’il ouvre le paquet il lâche un “waouh”. C’est bon signe ! Une fois que j’ai fait quelques photos je regarde bien tout ça et c’est vraiment que la photo envoie.

A ce moment on est de nuit et on a donc que les lumières mais c’est vrai que la photo provoque quelque chose. C’est très coloré, il y a un contraste très marqué et globalement la photo crie “Vietnam”.

Evidemment le chat semble beaucoup plus intéressé par le papier bulle que par la photo.

Je suis vraiment soulagé et c’est vrai qu’en voyant la photo “en vrai” je la trouve vraiment très belle. Ce n’est pas une photo que j’aimais beaucoup mais je pense qu’au fur et à mesure je vais l’apprécier de plus en plus. En voyant le cliché en grand format il y a vraiment des couleurs dingues, on voit tous les détails sur les côtés avec les gens qui discutent, le nom des rues, les hôtels au loin, les superbes reflets et la dame qui pédale au milieu, etc. C’est vraiment très très très très très “Vietnam”.

Je repasserai quelques jours plus tard chez L pour faire une photo avec cette fois la photo sur le mur et surtout… la lumière du jour (et les reflets !).

Il y a pas à dire le fait d’imprimer pour la première fois me donne vraiment envie de continuer dans cette voie. C’était pas forcément très compliqué, le résultat est sublime et surtout quel plaisir de découvrir la photo imprimée.

L’imprimeur / laboratoire photo

Si par hasard vous devez vous lancer dans de l’impression de photo au Vietnam, j’ai pour ma part utilisé les services de Vietnam Giclee Lab ; ils sont vraiment très sympas, le boss Daniel (Vietnamien) répond super rapidement (anglophone) et est très professionnel. Franchement rien à redire sur tout le process. le seul souci est arrivé avec le transport, je pense que le fait que Viettel Post doive envoyer énormément de marchandises à la réouverture de la ligne Saigon – Hanoi après les confinements n’a pas aidé du tout.

Questions ?

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