Tu as envie de créer du café de la graine à la tasse ? dans un village de la minorité Kho des environs de Dalat ? C’est ce que je te propose aujourd’hui.

Début de l’atelier sur le thème du café

Il est relativement tôt lorsque je quitte mon hôtel de Dalat et que je prends la direction du village de Bonneur’ C (me demandez pas pourquoi ça s’appelle comme ça j’en ai aucune idée). Le village se trouve juste en dessous du mont Langbiang, la plus grosse montagne des environs de Dalat (qu’on peut voir derrière les arbres dans le coin haut droite de la photo ci-dessous).

Ce qu’il faut savoir c’est qu’à Dalat le matin ça caille lorsqu’on est en moto, évidemment je n’ai pas pris trop d’affaires donc je roule doucement car le village est à 1400m d’altitude, je me trompe 1 ou 2 fois à cause de travaux, je me fais courser par un chien et j’arrive finalement à l’endroit souhaité. C’est dans un petit café (oui) de ce village entouré de plantations de cafés que je vais prendre part à un atelier sur le thème du café ! D’ailleurs en arrivant il y a déjà quelques personnes !

Après une vingtaine de minutes à discuter ensemble et à profiter d’un excellent café, nous commençons finalement l’atelier avec 3 autres personnes du groupe. La “Leader” du tour est Rolan, une femme du coin qui semble avoir 3 vies et qui est elle aussi de l’ethnie Kho. Elle connait tout du café et de la région puisque… son business de base est la production et la vente de café.

D’ailleurs en parlant des plantations de cafés on peut en voir absolument partout autour du village, nous sommes sur les pentes très fertiles de la montagne Langbiang. Nous nous baladons dans le jardin afin que Rolan puisse nous expliquer les différences entre les types de cafés ainsi que nous montrer à quoi ressemble du café… avant d’arriver dans nos tasses à Starbucks !

Une fois le petit tour dans la plantation effectué, Rolan nous explique comment le café est arrivé au Vietnam mais aussi les différentes importantes entre le Robusta et l’Arabica. Par exemple Dalat est une des seules régions du Vietnam où on fait pousser de l’Arabica (qui ne pousse qu’en moyenne montagne) alors que généralement dans les Hauts Plateaux on fait pousser du Robusta.

Au Vietnam on boit donc majoritairement du café Robusta qui est aussi 50% plus riche en caféine (c’est pour ça que le café au Vietnam ça réveille, t’as pas besoin de 3 coupes le matin pour émerger !).

ps : D’ailleurs je l’ai pas dit mais comme pour énormément de trucs dans le genre c’est les Français qui ont importé en premier le café.

Comment on prépare les graines de café ?

Une fois les plantations et l’histoire expédiés, nous sortons de la maison et nous mettons sur une grande table à l’extérieur pour commencer à travailler.

Rolan nous explique les différentes étapes de la production du café en nous montrant différentes fèves de café. Il y a différentes couleurs qui correspondent bien évidemment à différents moments.

En écrivant l’article de blog je me rends compte qu’on est pas assez dans les sens. Il faut bien comprendre qu’à ce moment ça sent le café partout, on peut toucher les graines, on peut les sentir, on peut essayer de les croquer, on peut goûter le café à différentes étapes, bref on est plongés dans le café.

Ca sent bon, il n’y a pas de bruit, étant donné que nous sommes en altitude il fait aussi un peu plus frais et c’est donc très agréable.

Bon je dis qu’il n’y a pas de bruit mais en vérité il y a un mec qui fait des tours de moto avec son bébé (un nourrisson). Je trouve ça bizarre car j’ai jamais vu ça au Vietnam, Rolan m’explique que le bébé fait ses dents et qu’il dort peu et hurle beaucoup, mais que la moto semble l’apaiser donc lorsque les parents doivent jouer “la carte Joker” ils font des tours du village en moto tout doucement et le bébé s’endort (c’est pas magnifique ça les gars ?).

Peu après avoir passé du temps avec les graines, à les avoir comparer et à chacun avoir donner son avis il est l’heure de bosser. Nous prenons les fèves de café et nous les mettons dans un tronc d’arbre creux.

Et là c’est une vraie galère puisqu’il faut prendre un gros bout de bois (vraiment lourd) et taper les graines. Ca va en fait enlever l’espèce de coquille qui entoure les fèves et permettre de mieux nettoyer l’ensemble.

Une fois qu’on pense avoir terminé, Rolan arrive et nous dit de continuer car c’est pas assez.

Finalement chacun a terminé et une dame du café prendre une sorte de tamis, dépose nos graines dessus et fait sauter, sauter et encore sauter toutes les fèves. Cela permet d’enlever toutes les poussières et tous les restes des coquilles (avec le vent et l’angle tout s’envole).

Elle dépose ensuite toutes nos fèves de café propres sur la table, on a désormais de quoi travailler. Le travail de piler toutes ses graines et très physique et répétitif, on passe facilement 15 minutes avec un bout de bois hyper lourd à simplement taper les fèves. C’est assez fatigant surtout qu’en faisant un atelier sur le thème du café je m’attendais pas à faire de la muscu !

Rolan nous propose une boisson car cela fait déjà 2 heures que l’atelier a commencé. Et oui après avoir reçu nos fèves “propres” il nous faut maintenant sélectionner les meilleures fèves, on évite celles qui sont cassées, celles qui ont une mauvaise couleur, etc. Et là encore ça prend pas mal de temps, on doit chacun passer 30 minutes sur notre tas pour essayer de récupérer les meilleures graines.

Torréfier et moudre son café de Dalat

Tu te demandes pourquoi on sélectionne nos meilleures fèves ? et bien c’est tout simplement car on va passer à la prochaine étape qui est de confectionner notre propre café. On va effectuer la torréfaction puis la moulure de notre café (putain c’est pas facile niveau orthographe cet article !).

Du coup pour cette étape on change d’endroit et on part dans une petite cabane ou Rolan stock son café. Cette étape va être un peu plus technique mais on est littéralement dans les sacs de café.

A ce moment Rolan nous avons chacun une machine pour torréfier son café, nous effectuons tout le processus en enlevant toutes les minutes une fève de café. Le but est en fait de pouvoir voir comment le temps de torréfaction impacte sur la couleur et l’odeur de la fève de café.

Lorsqu’on s’occupe de la torréfaction il faut en fait faire très attention, la machine tourne à peu près d’elle-même en revanche il faut constamment essayer d’enlever la fumée à l’intérieur (si on laisse la fumée le café va encore une fois changer de goût, plus on laisse de fumée et plus les fèves vont s’imprégner).

Une fois la torréfaction de mes fèves terminée, il faut simplement sortir et les faire respirer/refroidir. A ce moment il faut bien le dire mais chacun a des fèves vraiment très différentes, tout le monde n’a pas la même couleur.

Petite balade dans le village

Etant donné que des voyageurs sont arrivés avec pas mal de retard (les mecs sont arrivés de nulle part, même pas un bonjour presque !). Nous avons une petite vingtaine de minutes pour nous balader dans le village pendant qu’ils terminent de torréfier.

Nous nous baladons donc dans ce village de l’ethnie Kho et cela me permet de vous faire une courte introduction sur cette minorité ethnique :

K’ho, également connu sous le nom de Co Ho ou Ko Ho, est un groupe ethnique minoritaire qui pratique une vie nomade. En conséquence, de nombreux sous-groupes de K’ho ont été créés, notamment K’ho Sre, K’ho T’ring, K’ho Tu Nop, K’ho Chil, K’ho Lach et K’ho Don.

Les K’ho croient que tous les aspects de la vie sont décidés par les forces surnaturelles. Les K’ho vénèrent les génies du soleil, de la lune, de la montagne, de la rivière, de la terre et du riz.

Dans la société K’ho, les familles sont classées en grandes et petites familles vivant dans un système matriarcal. Les K’ho pratiquent toujours la coutume de « l’enlèvement du mari ». Les filles doivent relever les défis du mariage de la famille du marié. Les hommes forts peuvent exiger de gros cadeaux de mariage de la part des mariées. Par conséquent, les cadeaux de mariage deviennent parfois un fardeau pour la famille de la mariée.

Une fois la découverte du village terminée nous revenons dans la petite cabane et c’est l’heure pour nous de terminer cet atelier.

Nous avons chacun nos fèves de café ainsi que du café moulu (en rapport avec nos fèves, on a mis des numéros pour chaque participant). A ce moment là on utilise chacun une petite cuillère pour goûter celui des autres (que ça soit l’odeur de la fève, l’odeur du café moulu ou… le goût une fois l’eau ajoutée).

C’est hyper intéressant car chacun a un café vraiment très différent (alors qu’on avait tous les mêmes fèves au début). Ce qui est le plus surprenant c’est la différence qu’il peut y avoir dans l’odeur et dans le goût. Par exemple à l’odeur du café moulu je vais préférer le numéro 3 alors qu’une fois mélangée avec de l’eau le goût devient vraiment pas bon et je préfère le numéro 5.

Une fois les cafés goûtés c’est malheureusement la fin de notre atelier, c’était assez long et il est d’ailleurs l’heure de manger. Le déjeuner est inclus à l’intérieur du petit café et en repartant Rolan nous remet notre petit sachet de café, c’est celui qu’on vient de faire nous-même !

Pour ma part je passerai l’après-midi dans les plantations de Cau Dat (après le café… le thé !) mais ça j’en ai déjà parlé dans mon gros article sur Dalat donc je vous laisse avec quelques photos !

Conseils pour Dalat

  • Dalat est une des destinations que j’aime le moins au Vietnam, c’est une super destination pour les vietnamiens et les expatriés mais la ville (et sa région) ne ressemble pas trop au Vietnam, du coup difficile de vous la recommander si vous venez au Vietnam pour 2-3 semaines depuis la France.
  • Si vous êtes un expatrié vous allez adorer Dalat pour sa douceur de vivre, ses paysages qui rappellent l’Europe et son climat incroyable (pas d’humidité, températures super agréables, etc.). Ca fonctionne aussi pour ceux qui aiment voyager doucement car l’aspect “chill” de la ville va compenser le fait que les visites sont loin d’être mémorables !
  • Si vous cherchez des informations sur Dalat tout est résumé dans cet article
  • Si vous passez par Dalat je ne peux que vous recommander le Ana Mandara Villas à Dalat, un hôtel de style colonial plutôt abordable et que j’ai adoré (pas parfait, mais il y a un truc !).

Questions ?

Vous avez des questions sur cet article ? n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous.