Chroniques d’eOasia ?

En 2013 j’ai réussi à obtenir un stage incroyable dans une startup de Singapour, mon but ? Recruter des opérateurs d’activités (cours de cuisine, tours en hélicoptères, trekking, etc.)  dans toute l’Asie en allant les rencontrer. Je passais 2 semaines à Bali, 5 semaines aux Philippines ou 6 semaines en Malaisie en changeant de destination toutes les semaine. Oui c’était AirBnB Experience avant l’heure.

Dans cette série d’articles (il y en aura 7) je vous raconte toute mon expérience, de mon départ de France jusqu’à mon retour en France à travers les Philippines, la Malaisie, Singapour, le Laos, etc. Rappelez-vous qu’à l’époque je fais encore mes études et que je n’ai qu’une expérience minime de l’Asie (Philippines & Inde uniquement).

Pour ce troisième article je vous emmène en Malaisie, nous sommes le 7 avril et je rejoins Bornéo après avoir passé quelques jours avec J. à Singapour (où j’explique ce qu’est eOasia) puis 2 semaines de formation “terrain” avec G. à Bali (où j’apprends vraiment le métier et où j’ai une idée plus claire de ce que je vais faire). La Malaisie est ma première “vraie destination” en étant tout seul comme un grand et elle sera un gros test pour moi. Elle n’a pas la réputation d’être facile et… je n’en partirai que le 20 mai soit 6 semaines sur place, de quoi passer du temps dans les endroits les plus connus !

Kuala Lumpur !

Ces 6 semaines sur une carte :

Cet article va être un peu compliqué à comprendre si vous n’êtes pas un expert de la géographie de la Malaisie, pour faire simple :

  • La Malaisie est découpée en 2 zones bien distinctes, la Malaisie Péninsulaire et Bornéo (cette grande île est aussi découpée entre la Malaisie, Brunei et l’Indonésie).
  • D’ailleurs sur Bornéo on parle de 2 grandes régions, Sarawak (le Sud de Bornéo) dont la grande ville est Kuching (ma première étape) et Sabah (le Nord de Bornéo) dont la grande ville est Kota Kinabalu (ma seconde étape)
  • Ensuite les zones touristiques sont généralement dans l’Ouest de la Malaisie péninsulaire avec Langkawi ou Penang (où je suis allé après Bornéo)
  • Il manque 2 destinations connues mais à l’époque les iles Perhentians et iles de Tioman c’était beaucoup moins développé et… c’est des destinations plages donc il y a moins d’activité.

Pour ma part je ferai dans l’ordre Kuching – Kota Kinabalu – Penang – Langkawi – Kuala Lumpur – Malacca – Kuala Lumpur… et c’est exactement la structure de cet article !

1 semaine à Kuching

En arrivant en Malaisie je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, c’est rarement un pays facile à catégoriser et c’est encore pire lorsqu’on commence par Bornéo. Sur le coup j’ai trouvé la ville de Kuching plutôt agréable même si je n’en ai pas trop compris son intérêt touristique (Kuching sert de base à des excursions dans la région, puisque Kuching est entourée de parcs nationaux et forêts primaires).

Je suis sûr que si je retourne à Kuching j’aurais vraiment une idée complètement différente (forte communauté chinoise, nourriture excellente, etc.) mais à l’époque je ne connaissais pas grand chose et du coup j’ai pas vu plus loin que le bout de mon nez.

Concernant le travail tout s’est bien passé, j’ai eu des bons contacts et j’ai réussi à avoir tous les opérateurs que je voulais. Je fus d’ailleurs surpris par la quantité d’activités à Kuching, escalade, trek dans la jungle, plongée, cours de cuisine, etc. Après une bonne semaine de travail je quitte finalement Kuching en étant encore plus sûr de moi. En effet j’ai eu les opérateurs à importants et j’ai vraiment l’impression que je vais faire du bon boulot.

D’ailleurs j’ai retrouvé l’email ci-dessous qui décrit assez bien mon quotidien (c’est le compte-rendu quotidien que j’envoyais à J. & F.) :

  1. Un opérateur super intéressé
  2. Un opérateur donc c’est juste une activité secondaire (donc qui s’en fiche un peu et qu’on ne va pas intégrer)
  3. Le gros opérateur que j’ai pas loupé
  4. La petite agence qui est au finale beaucoup moins intéressante, etc.).

y’a un “ait” qui fait très très mal !

Chose assez drôle mais quelques années plus tard je verrai passer cette vidéo du… cours de cuisine mentionné dans l’email plus haut. Et oui la dame du cours de cuisine avait bien voulu travailler avec nous et… ben ça fait plaisir de voir qu’une partie du travail a servi car eOasia avait fait une OP avec la youtubeuse plus tard !

Kuching étant ma première étape après Bali c’est vraiment un autre monde. Au niveau des logements c’est un peu plus cher (et je dors assez loin du centre-ville donc à chaque fois je dois marcher) en revanche pour la nourriture c’est les prix ridicules que j’aurai partout en Malaisie, principalement en mangeant chinois. J’en ai pas beaucoup parlé mais Kuching fut excellente d’un point de vue nourriture (il y avait plein de stands tout autour de ma guesthouse, les nouilles, le porc et… 1€ !).

1 semaine à Kota Kinabalu

La semaine suivante je suis à Kota Kinabalu que tout le monde appelle “Key Key” (K K), ça sera la même chose à Kuala Lumpur ou tout le monde dit “Key Elle” (K L). Je garde un mauvais souvenir de cette grosse ville qui n’était pas intéressante (encore une fois sans préparation). C’était une grosse ville et surtout les logements étaient un peu plus chers qu’à Kuching donc c’était la galère niveau budget (pour faire simple j’avais un budget fixe par nuit quel que soit l’endroit), je dormais dans une guesthouse pas dingue et je me rappelle de journée et soirée hyper longue à juste bosser sur mon lit (j’avais pris un truc pas cher donc la réception était toute petite, il n’y avait aucun endroit avec une chaise et une table).

La région de Sabah est juste à côté de la mer de Jolo et de l’Ouest de Mindanao, c’est des zones très instables des Philippines (où il y avait eu une prise d’otage très médiatisée dans les années 2000). Même si ça ne craint rien dans la région de Kota Kinabalu, il y a quand même une espèce de visa spécial pour cette région puisque si vous allez dans l’Est de la province il faut vraiment faire gaffe. Du coup à l’aéroport et même en arrivant depuis la Malaisie il y avait un passage “immigration”.

La nourriture me paraissait aussi moins bonne et plus onéreuse qu’à Kuching (oui j’ai préféré Kuching vous l’aurez compris). Je n’ai strictement aucun souvenir de mes rendez-vous, je me rappelle avoir galéré pour trouver quelques opérateurs mais surtout je me rappelle très bien d’un mec qui faisait des tours en moto et… qui m’avait dit “oui je suis très intéressé” pour au final jamais répondre aux emails. Je pense que je manquais d’expérience pour comprendre le fameux “je dis oui pour pas te gêner mais tu dois comprendre que c’est non” qu’on retrouve souvent en Asie… mais pourtant lui j’étais sûr que c’était OK !

Le truc le plus cool c’est qu’à KK j’ai pu passer une journée tranquille à faire de la plongée, et que le soir je pouvais aller voir le coucher de soleil en bord de mer. Le tour de plongée était au final nul de chez nul (à l’époque je n’avais pas d’expérience donc rien que de faire de la plongée je devais trouver ça génial) mais… ça faisait même pas 1 mois que j’étais en Asie et j’avais vu Singapour, Bali et la Malaisie, j’avais fait de la rando à Bali, de la plongée en Malaisie… et pour Brice c’était incroyable pendant un stage non ?

1 semaine à Penang

Après ces 2 semaines à Bornéo où je n’ai rien vu hormis le centre-ville de Kuching et Kota Kinabalu je prends la direction de Penang. L’énorme avantage de Penang c’est que c’est une vieille ville et que c’est donc très beau un peu partout. Là où les joyaux de Bornéo se trouvent dans la campagne (parcs nationaux, montagnes à grimper, plongée, etc. en se servant des grandes villes comme base) le gros changement avec Penang c’est que la beauté de la zone est… dans ses vieux bâtiments.

Quel soulagement !

J’ai absolument adoré mon passage par Penang, j’avais un super hôtel et même si j’étais dans un dortoir j’étais tout le temps seul donc… ben parfait ! La vieille ville était sublime avec ses Shophouses, ses temples, ses grands monuments plus coloniaux, un régal ! La nourriture était aussi très bonne.

Je devais d’ailleurs me sentir bien mieux car je n’ai écrit qu’un article sur Kuching et un article sur Kota Kinabalu alors qu’à Penang il y en a genre 6. Les articles sont d’ailleurs plus loufoques les uns que les autres mais encore une fois à l’époque c’était pour les amis et la famille.

Pour le travail je n’ai strictement aucun souvenir de mes rendez-vous sur place, je sais que ça s’est bien passé mais rien de vraiment choquant. Il me semble que j’avais trouvé un super opérateur qui s’occupait de toutes les visites et… c’était exactement ce dont on avait besoin. D’ailleurs en parlant de Penang j’ai eu la chance d’y retourner quelques années plus tard et du coup il y avait un gouffre niveau compréhension, envies et photos. Lors de mon retour j’avais trouvé la maison bleue incroyable alors qu’à l’époque je ne l’avais même pas visité car ça me paraissait trop cher (j’ai honte).

A Penang je suis d’ailleurs témoin d’un truc qui m’a vraiment marqué : c’est la première fois qu’un rendez-vous “business” se passe dans un restaurant, là c’est vraiment un premier contact et le mec mange ses nouilles en faisant du bruit en mode “normal”. Ca m’avait pas mal marqué car moi j’étais en école de commerce et que c’est pas vraiment comme ça que se passe généralement les rendez-vous (entretien, etc.). Mais bon c’était un bon apprentissage !

1 semaine à Langkawi

J’ai quitté Penang en étant un peu dégouté mais j’allais à Langkawi qui est THE destination plage de la Malaisie (enfin la destination la plus connue, pas la mieux). J’ai rejoins cette île en prenant le bateau et en prenant le bateau il y avait quelqu’un d’énorme qui bavait, ronflait, etc. Du coup j’ai écrit un article sur ce mec et quelques années plus tard je me suis fait atomiser dans les commentaires… et c’est vrai que l’article était débile (il a été supprimé il y a de nombreuses années).

Langkawi c’était une sacrée destination pour moi car… tout s’est bien passé et c’est là que j’ai été immunisé à la Thaïlande en mode “putain j’irai jamais”.

Pour faire simple je dormais dans une guesthouse relativement abordable et il y avait des gens qui étaient gentils mais dont le mode de vie me rendait complètement circonspect. Ils passaient la soirée à picoler, puis prenaient le petit-déjeuner à 12h00, puis buvaient et le lendemain la même chose. Ils ne parlaient que de la Thaïlande, des “Full Moon”, etc. Ils ne sortaient quasiment jamais de la guesthouses (hormis pour aller à la plage l’après-midi) et pour moi j’étais vraiment en mode “putain faut surtout pas devenir comme eux”.

L’énorme avantage pour moi c’est que Langkawi c’est la plage, donc le soir tu peux aller tranquillement te faire le coucher de soleil après le boulot.

A Langawi j’ai rencontré des gens vraiment sympathiques (aussi) et des opérateurs vraiment géniaux notamment une croisière où j’ai passé des heures et… Dev Adventures avec lesquels j’avais fait quelques tours sympathiques.

A Langkawi il y a d’ailleurs un fournisseur qui m’a marqué, c’était un centre de plongée et dans l’idée le mec m’a dit. Bon dans tous les cas moi je bosse pas avec les français, ils sont trop chiants et ils te disent “oui pas de souci pour ce prix” puis une fois qu’ils ont fait l’activité ils te disent “ah mais y’avait ça et puis il y avait aussi ça, etc.”. Il m’avait dit qu’il préférait même travailler avec les chinois, au moins ils négocient comme des dingues avant mais une fois que la main est serrée tout est réglé et le prix est fixé.

Du point de vue du travail tout s’est encore une fois bien passé. Pendant que j’étais à Langkawi nous avions eu un souci avec le site internet du coup c’était un peu plus compliqué d’approcher les opérateurs (il fallait pas trop mettre le site en avant et leur montrer une fois pendant le rendez-vous) mais dans l’idée ça n’avait pas changé énormément de choses.

D’ailleurs je ne sais pas si c’est à ce moment mais après plusieurs destinations en Malaisie j’ai vraiment senti que j’étais bon dans ce que je faisais et que j’avais des résultats (au début ça aurait pu être de la chance, mais là c’était déjà la quatrième destination en Malaisie et à chaque fois je roulais sur tout le monde, vous inquiétez pas ça va changer dans le prochain article de la série).

2 semaines à Kuala Lumpur

En arrivant à Kuala Lumpur je ne sais pas trop à quoi m’attendre, au final la ville est immense et comme tous les voyageurs je me retrouve dans les environs de Chinatown. Bizarrement je n’ai AUCUN souvenir de ce que j’ai fait à Kuala Lumpur. Je sais que ça s’est bien passé mais Kuala Lumpur j’ai en mémoire… les rencontres.

Autant dans toute la Malaisie j’ai rencontré des gens mais ça n’allait pas plus loin que cela, autant à Kuala Lumpur j’ai rencontré plein de voyageurs trop sympas (dont certains que je suis encore sur Facebook, Ah Facebook!). Il y avait des français mais aussi des suisses (Lukas & Marco), des hollandais, bref c’était sympa. Peut-être parceque la gueshouse était assez petite donc que tout le monde devait se parler ?

J’ai aussi un souvenir assez marqué de mes balades à pieds dans Kuala Lumpur, je marchais comme un malade tout le temps. Parfois c’était cependant impossible car j’étais à Kuala Lumpur à la fin Mai et qu’il y avait des orages de dingue en fin de journée. Il y en a eu un qui a absolument tout inondé, on regardait depuis le bas de la guesthouse les gens en train de galérer.

“On va l’aider ? il a l’air de bien se débrouiller tout seul non ?”

J’ai essayé d’aller voir à Malacca (une vieille ville à quelques heures de Kuala Lumpur) si c’était intéressant mais c’était juste trop petit, aucun fournisseur d’activité, pas grand chose à faire. C’était comme Penang mais en 20x plus petit. D’ailleurs lorsque j’étais à Malacca il faisait une chaleur terrible, le titre de l’article était “Melaka: il fait tellement chaud que même les cailloux transpirent“.

Pour les très anciens du blog la photo ci-dessous de la façade chinoise était pendant des mois (années ?) la photo de couverture de la page Facebook (en 2013 hein !)

De mémoire j’ai surtout passé du temps à Kuala Lumpur afin de finaliser toutes les offres sur la Malaisie. Il restait toujours des opérateurs dont on attendait les photos, des opérateurs à confirmer, des fichiers à finaliser, etc. Une fois que tout ceci était terminé j’ai pu prendre la direction d’un autre pays… que je connaissais déjà !

Conclusion sur le travail en Malaisie & c’est quoi la prochaine destination ?

Après avoir passé 6 semaines en Malaisie j’ai pu rentrer… je ne sais plus combien d’activités mais c’était beaucoup (genre 140 ? 150 ?). Nous avions une offre assez importante dans toutes les destinations où j’étais allé et dans l’idée on avait les classiques mais aussi des activités vraiment différentes dans chaque région (après le but c’était pas d’avoir 30 centres de plongée par ville, une fois que t’as les 2 meilleurs c’est bon). Les boss étaient super contents car ils avaient assez peur de la Malaisie niveau business et qu’au final tout c’était très (trop ?) bien passé.

En écrivant ce paragraphe 8 ans après, et en ayant depuis travaillé dans le tourisme, je pense aussi qu’ils étaient soulagés que tout se passe bien. Il faut bien comprendre qu’ils envoyaient un stagiaire seul, en étant très indépendant pour essayer de présenter une nouvelle entreprise reposant sur un business model différent à des gens d’une culture elle-aussi différente, et qu’en gros ils avaient vraiment besoin de moi. J’aurais pu sortir des notes de frais, me plaindre de l’allocation logement trop faible à certains endroits ou je ne sais quoi mais dans l’idée tout était vraiment réglo.

En y repensant j’aurais pu la jouer “à la cool” en bossant du lundi au vendredi normalement et en profitant à 100% de mes weekends. Mais à l’époque j’étais vraiment dans une optique “ils m’ont fait confiance, c’est une chance de dingue, vas y fonce, casse-tout et profite de ton dimanche tranquille”.

La prochaine destination pour Brice ça sera… les Philippines. Et alors que je fais le malin à vous dire que tout s’est parfaitement déroulé en Malaisie, que j’étais un tueur et que j’ai eu des résultats de fou… pour les Philippines ça va plutôt être en mode Jérome Kerviel “oups on a 5 milliards de perte”, mais ça on en parle dans le prochain article !

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