Envie de vous balader dans les rizières autour d’Hoi An pendant la récolte ? ça tombe bien c’est exactement le thème de cet article. Après avoir passé la matinée dans les filets de pêches autour d’Hoi An le tour photo continue cette fois… dans la campagne autour d’Hoi An !
Contexte de cet article
Nous sommes à la fin avril 2021 et je prends part à un tour de 3 jours avec Pics Of Asia. Le but est très simple, 3 jours de photos entre Hué & Hoi An avec une dizaine de photographes encadrés par Etienne & Jean. Pour l’occasion le Vietnam est fermé et nous n’avons donc que des personnes qui habitent au Vietnam (et qui parlent un peu Vietnamien).
J’ai déjà fait ce tour l’année dernière (bon avec quelques changements), et si cela vous intéresse d’en savoir plus sur mon ressenti en général (sur le tour complet), combien ça coûte ou les plus belles images j’ai écrit un article à ce propos. Pour information je refais le même tour car… tous les ans c’est différent (lumières, rencontres, etc.). Quelques photos du tour en 2020 :
Début d’après-midi dans les rizières d’Hoi An
Nous quittons Hoi An en début d’après-midi et roulons tranquillement en direction des temples de My Son. Peu avant nous nous arrêtons dans un village, c’est là qu’on va passer le reste de l’après-midi. A ce moment il faut bien le dire mais je suis un peu déçu de mes photos de la matinée. J’ai eu l’impression de pas avoir THE inspiration, j’ai quelques photos pas mal mais j’ai surtout eu de la chance en fin de matinée (je sors 3 photos vraiment pas mal dans le marché, mais sinon c’était cacahuète !). Du coup pour cet après-midi j’ai très envie de me rattraper !
Nous commençons par un briefing d’Etienne dans une espèce de cour où la dame vend des jus de canne à sucre. Avant chaque session photo Etienne nous réexplique ce qu’on va voir (ou peut-être pas voir), à quoi il faut faire attention, si des gens ont des questions, si tout le monde à de l’eau, etc.
J’ai pas de photo des jus de canne à sucre, vous gagnez Mamie qui revient des champs !
Il doit être peu avant 16h00 lorsqu’on se met en route pour les rizières, comme d’habitude on divise le groupe en deux, une partie avec Etienne et une partie avec Jean. Dans la matinée les groupes étaient bien définis car nous faisions des photos depuis un bateau, pour les rizières vous allez voir les groupes ne font que changer ! Alors qu’on commence à marcher il y a une mamie qui travaille juste devant mon groupe, de quoi faire quelques belles photos ? En fait l’arrière-plan est naze donc j’abandonne rapidement.
Au loin je vois qu’il y a vraiment des gros engins agricoles, il y en a un qui passe avec des dizaines de sacs de riz. Brice, 5 ans au Vietnam, toujours à vouloir faire des photos des récoltes… vu les engins et vu le nombre de sacs c’est forcément qu’il y a beaucoup, beaucoup de monde plus loin (et beaucoup, beaucoup de riz).
Je quitte donc mon groupe et je marche rapidement. Quelques dizaines de mètres devant il y a des immenses feux avec les restes du riz (des Monsieur sont en train de bruler les tiges). Je vois déjà Etienne, Michela et Amy en train de faire des photos à côté du papi. Lorsque j’arrive je vois une scène de fou puisqu’il y a un grand coup de vent. Je balance à moitié mon sac à dos et je shoot le papi qui semble disparaitre dans la fumée.
Je joue sur toute cette fumée pour avoir une sorte d’espace négatif et directement envoyer l’œil sur le bas de la photo. Une fois que je suis sûr d’avoir le bon cliché je zoom directement sur le papi. A ce moment j’ai 2 boitiers, un avec le 24mm donc un grand angle et un avec un 70-200 qui est un gros zoom.
Après avoir pris mes photos d’un peu plus loin je m’aventure directement dans les rizière. Tout a déjà été récolté donc aucun risque. Je rejoins rapidement Etienne, Amy et Michela qui sont déjà dans la rizière. On discute rapidement avec le papi et franchement il est beaucoup plus âgé que ce que je pensais (je m’étais concentré sur mes compositions, pas vraiment sur lui).
Je lui sors 2-3 conneries car je sais que j’ai déjà mes belles photos, j’espère qu’en le rendant plus détendu ça pourra aider les autres. Etienne insiste sur le fait de capter le moment lorsque le monsieur a son visage à la lumière (ce que j’ai pas réussi à faire).
Quelques dames qui travaillent dans les rizières
Je quitte ensuite le petit groupe et je pars me balader seul juste derrière la rizière. Je tombe sur quelques dames en train de travailler à côté d’une machine qui récolte le riz. J’hésite à me rapprocher mais avec le COVID je préfère faire gaffe (il vient tout juste d’avoir quelques cas dans le Nord, pour rappel à ce moment on est début Mai 2020 donc le Vietnam vit sans COVID). Je raconte 2-3 bêtises, je dis bonjour et je prends quelques minutes pour changer l’objectif de mon second boitier (j’enlève le 70-200 F2.8 pour remettre le 50 F1.8).
En me rapprochant je vois qu’il n’y a pas de souci, un monsieur sur le côté me crie “Di Ha Nam Khom ?” (ils viennent à ce moment de trouver quelques cas dans la province d’Ha Nam, donc il me demande si j’y suis allé). Je lui dis “Non je vais pas là bas, Ha Nam c’est pas beau”, il rigole, c’est bon, je fais partie de la famille.
En gros la machine coupe les rizières, elle récupère les grains de riz et laisse au sol la paille qui va être ramassée par les 2 autres personnes (et qui ramassent à la main les quelques tiges oubliées !)
Je passe quelques minutes à photographier une mamie qui est assez gentille, je fais quelques photos, je lui montre et je la photographie vraiment à 50 centimètres. J’ai des superbes photos d’elle que ça soit lorsqu’on voit son visage, lorsqu’elle ramasse du riz ou simplement lorsqu’elle se déplace. La mise au point n’est pas évidente à faire mais j’ai la bonne inspiration (de belles photos avec son visage, mais aussi une très belle photo avec le focus sur la main qui prend le riz).
Quelques minutes plus tard je vois Etienne qui arrive, je me casse un peu la binette dans les rizières et j’en rajoute pour que ça fasse rigoler les mamies (les rizières tu te fais jamais mal… même quand tu tombes de 1.5m dans les rizières en terrasse pendant un trek à Sapa).
Photo prise par Etienne je crois, oui c’est moi ! D’ailleurs c’est marrant car en voyant cette photo la campagne est quand même pas incroyable, mais en changeant d’angle ça donne de superbes clichés !
Quelques photographes arrivent avec Etienne et du coup je quitte tranquillement les lieux (on évite autant que faire se peut de se retrouver à beaucoup à faire une photo d’une personne pour éviter l’effet “safari” et pour rendre ça plus sympa et naturel, à ce moment tout le groupe est éparpillé un peu partout).
Les cacahuètes ? C’est pas encore l’heure
Une petite partie du groupe est à quelques centaines de mètres plus loin puisqu’il y a un grand champs de cacahuète qui est en train d’être récolté. Un peu à l’écart je vois aussi 2 personnes qui s’occupent de nettoyer une autre rizière (dont une avec un sweat de toutes les couleurs).
Je marche le long des rizières et lorsque j’arrive je fais comme précédemment, je balance tout ce que j’ai en vietnamien.
Coup de chance pour moi mais celle qui a l’air le plus cool est justement la dame qui a le sweat de toutes les couleurs. Je passe donc quelques minutes à les regarder ramasser tout ce qu’il reste du riz afin de le charger sur une sorte d’immense brouette, je fais quelques signes pour expliquer que j’ai compris.
Pendant que les 2 dames (ou jeunes filles, c’est difficile à dire si elles sont 26 ans ou 42 ans !) travaillent je fais des photos, je me focalise vraiment sur toute cette paille qui part dans tous les sens lorsqu’elles enfourchent les ballots. Pour capter ces scènes l’idéal c’est vraiment d’avoir une vitesse d’obturation très élevée pour pouvoir figer la scène (la dame et surtout toute la paille !).
Après quelques minutes à faire des photos je sens que je peux aller encore plus loin et du coup je suis comme son ombre la jeune fille sur 2-3 passages. Lorsqu’elle balance les tiges sur le gros tas il se passe quelque chose niveau composition.
Je me situe littéralement à 1 mètre d’elle et je photographie le mouvement lorsqu’elle enfourche la paille, marche quelques mètres et tente de la mettre le plus haut possible sur le chariot. Il y a énormément d’action et surtout de la paille de partout, avec mon grand angle et les bons réglages je fixe tout, le cadre est excellent avec une grande partie de l’écran qui est recouvert de paille, l’impression de mouvement est là, les couleurs sont là… j’ai une des photos de ce voyage c’est une certitude (bon et j’ai aussi des tiges partout sur moi, mais tant que j’ai la photo je m’en fout !).
Je fais encore quelques clichés des dames, je discute un peu et je commence à quitter les lieux. J’ai passé 7 minutes sur place et je me dis que j’ai la photo de ouf. Je leur montre quelques clichés puis je rejoins le groupe dans les champs de cacahuètes en me disant “bon, peut-être que les prochains pourront faire quelques photos, j’ai pas envie d’être trop lourd avec les 2 dames/jeunes filles”.
Quelques photos dans les champs de cacahuètes !
Il faut bien comprendre mon état d’esprit mais à ce moment je suis super heureux. La matinée sur la rivière ne s’est pas hyper bien passée et je pensais faire des photos beaucoup plus jolies. A ce moment il doit être 17h et je sais que j’ai 2-3 photos qui démontent donc je suis dans un état d’esprit opposé, j’ai :
- Le premier monsieur dans la fumée
- La dame qui récoltait le riz à 50 cms de moi
- La dame qui ramassait la paille avec son sweat de toutes les couleurs
Je décide donc de me fixer avec les autres dans le grand champs de cacahuètes, il y a un Monsieur qui travaille et il a vraiment “une gueule”. En discutant avec Jean (ou Etienne) il explique qu’il a perdu un pied en sautant sur une mine il y a de nombreuses années… et oui la guerre du Vietnam est terminée depuis longtemps mais il y a quelques “restes” (hésitez pas à lire les pages Wikipedia sur ce point, ou à consulter l’article sur Vientiane au Laos qui parle des bombardiers américains qui pouvaient pas revenir à la base avec toutes les munitions et qui se “vidaient” au dessus du Laos).
Je passe à ce moment un peu de temps avec Etienne. Il y a de nombreuses dames en train de travailler et de ramasser les cacahuètes mais dans l’idée elles m’attirent peu (je suis déjà marié ok ?). Moi ce qui m’intrigue vraiment c’est la mamie qui s’occupe de sa vache. Je fais quelques photos d’elle, dommage il y a toujours un truc qui pose problème, un buisson, son mari ou Etienne !
A ce moment je ne fais pas de photo incroyable, mais dans l’idée le moment est plaisant. Je baisse vraiment en intensité et je profite un peu plus du moment, la lumière est magique, les gens passent pour récolter les cacahuètes, je rigole avec quelques membres du groupe, il y a de la vie dans les champs, bref c’est le Vietnam qu’on aime.
Note : lorsque je fais des photos et que je suis à fond je brule beaucoup d’énergie, j’essaye d’être le plus communicatif avec les gens, je fais attention à tout et je me concentre pour les photos du coup… ça fatigue aussi !
Les dernières photos de l’après-midi
Rapidement on comprend qu’il ne va pas y avoir de coucher de soleil, la lumière est très belle mais quelques nuages semblent cacher le soleil. On décide un peu tous de retourner vers la voiture tranquillement. Je me retrouve alors avec Michela & Gregg pour faire quelques dernières photos. Alors qu’on discute le Monsieur qui a perdu un pied sur une mine passe devant nous et part avec son vélo… en voilà une autre belle photo (je vous mets aussi la photo de Gregg plus bas, hésitez pas à suivre son Instagram il a de belles images !).
On fera encore quelques photos des buffles qui passent, d’une jeune fille dans les rizières mais les meilleurs moments sont déjà passés. On veut pas trop embêter les 2 dernières personnes qui travaillent, il n’y a plus de lumière et elles semblent vraiment crevées.
On marchera tranquillement pendant une dizaine de minutes histoire de rentrer jusqu’aux minivans qui nous attendent prêt d’un grand pont sur la rivière Thu Bon. Et bien dites donc pendant cette session j’ai quelques photos vraiment superbes !
Impression sur l’après-midi
A la fin de la matinée avec les pêcheurs j’étais un peu mitigé, non pas que c’était inintéressant mais plutôt car au final j’avais assez peu de photos “de ouf” comme je dis souvent. Au cours de l’après-midi dans les rizières c’est un peu tout l’inverse puisque j’ai 3-4 photos vraiment superbes.
J’ai eu le sentiment d’avoir énormément progressé dans mon approche de la photo et je prends une scène plutôt qu’une personne, je ne sais pas comment l’expliquer mais j’ai eu l’impression de faire des photos plus naturelles, de moins avoir un frein, de varier plus facilement les angles et de moins louper mes réglages. De là à dire qu’après 5 ans à photographier des gens dans des rizières je commence à être habitué ? il n’y a qu’un pas !
Ci-dessous quelques photos supplémentaires de l’après-midi :
Conseils concernant cet article
- Comme avec tous les tours photos que j’ai pu faire sachez que je ne partage pas les endroits où je suis allé. En effet ces endroits représentent la base du travail de ces photographes et parfois il faut des années pour trouver les spots.
- Si vous souhaitez en savoir plus sur ce tour, sachez que vous pouvez aller directement consulter le site de Pics of Asia.
- Pour rappel j’ai déjà fait ce tour l’année dernière, vous pouvez retrouver tous les articles sur ce lien.
- Vous pouvez aussi consulter le site de Hoi An Photography Tour qui est uniquement pour les tours à la demi-journée à Hoi An (et oui, si vous cherchez juste à faire une demi-journée de photo c’est aussi possible, pas besoin de faire 3 jours complets, c’est la même boite, une pour les tours longs et une pour les tours courts à Hoi An). En plus maintenant à force de se voir c’est un peu devenu la famille donc je vous assure qu’ils sont géniaux.
- Si vous cherchez des informations pour organiser votre voyage à Hoi An, je vous rappelle que j’ai déjà écrit un guide sur la région, et que vous pouvez aussi trouver tous les articles que j’ai écrit sur Hoi An (vraiment j’y suis allé un paquet de fois) sur la catégorie Hoi An.
Questions ?
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