Chroniques d’eOasia ?

En 2013 j’ai réussi à obtenir un stage incroyable dans une startup de Singapour, mon but ? Recruter des opérateurs d’activités (cours de cuisine, tours en hélicoptères, trekking, etc.)  dans toute l’Asie en allant les rencontrer. Je passais 2 semaines à Bali, 5 semaines aux Philippines ou 7 semaines en Malaisie en changeant de destination toutes les semaines. Oui c’était AirBnB Experience, Viator ou GetYourGuide mais en Asie.

Dans cette série d’articles (il y en aura 7) je vous raconte toute mon expérience, de mon départ de France jusqu’à mon retour en France à travers les Philippines, la Malaisie, Singapour, le Laos, etc. Rappelez-vous qu’à l’époque je fais encore mes études et que je n’ai qu’une expérience minime de l’Asie (Philippines & Inde uniquement). Dans les 4 premiers articles je vous ai parlé de mes quelques jours avec J à Singapour, de ma formation avec G à Bali, de mon expérience très réussie pendant 6 semaines en Malaisie et de mon expérience beaucoup moins reluisante aux Philippines.

Pour ce cinquième article je vous emmène au Cambodge mais… la structure de l’article va être très différente car mon travail y était aussi très différent. A ce moment il faut bien le dire mais ça fait plus de 3 mois que je bouge constamment, toutes les semaines (ou pas loin) en passant d’une ville à l’autre, en enchaînant les hôtels souvent pourris, etc. Moralement c’est donc très difficile et surtout je commence à en avoir un peu marre (rappelez vous que je visite très peu vu que je suis là pour travail, tous les jours c’est des heures et des heures à bosser, à taper ses rapports sur son lit, etc.).

Du coup on décide avec les boss d’eOasia que je vais m’installer au Cambodge histoire de rejoindre G. (le même qui m’a formé à Bali). Le but de mon installation et de pouvoir se poser à un endroit précis mais aussi à avancer sur le travail monumental d’enregistrement des offres. J’ai des centaines d’activités à rentrer dans le système (faire la description, mettre le nombre de personnes, les prix, les photos, etc.). On estime ce travail à 1 mois où je ne vais rien faire d’autre que de taper des offres (en short ! même pas besoin de chemise !).

Vivre à Phnom Penh

En arrivant au Cambodge le 23 juin je passe quelques jours dans une guesthouse toute pourrie puis je cherche rapidement à trouver un logement. Je prends le premier “agent” qui passe sur Facebook et on part visiter les appartements, il me montre un appartement simple, chez des propriétaires qui ont l’air gentils et en plein Centre de Phnom Penh (enfin à Phnom Penh on donne son adresse en coin de rue, au coin de la 19 et de la 264). Il y a la climatisation, ils sont ok pour faire un contrat de 3 mois (jusqu’à la fin de mon stage) et l’agent me dit qu’il peut m’installer internet dans la journée. Nous n’aurons pas besoin de visiter de second logement !

La vie à Phnom Penh est vraiment parfaite pour moi, pour faire très simple j’ai désormais un logement où travailler et c’est donc beaucoup plus facile, j’ai un grand bureau très basique mais qui me permet d’être assis à peu près normalement. Je passe mes journées à mettre à jour tout ce qui ne l’a pas été lorsque j’étais sur le terrain. Cela comprend des dizaines et des dizaines de fiches d’activités à remplir sur le site internet de l’entreprise.

Le fait d’avoir un appartement fait que j’ai l’impression d’avoir un chez moi, je me trouve quelques restaurants où je vais tout le temps (et à pied !). Je peux aussi parfois aller faire des courses et notamment acheter des Haribo (t’as cru que j’allais acheter quoi ?).

8 balles le beurre

Beaucoup d’amis de passage

Le truc qui a été vraiment incroyable à Phnom Penh c’est que j’avais des discussions avec des gens que je connaissais. Pour faire simple il y avait Valéry qui était installé à Phnom Penh et qui gérait le blog Jamais Vulgaire (qu’il gère toujours d’ailleurs), il faisait la même école de commerce que moi et il avait plusieurs années d’avance niveau blog (trafic, gestion des réseaux sociaux, etc.). Il m’a donné vraiment d’excellents conseils. On se voyait régulièrement le midi pour déjeuner.

Coup de chance énorme mais plusieurs amis d’école de commerce (la grande mafia) sont aussi passés au Cambodge à ce moment :

  • L. qui voyageait 3 semaines au Cambodge et qui passait donc souvent par Phnom Penh,
  • PY. qui était aussi de passage plusieurs jours lors d’un voyage plus long
  • I. qui était en échange à Hong Kong et qui était passée voir L. au même moment
  • J. qui était en voyage avec des potes

Début de soirée à Phnom Penh !

Du coup ça terminait souvent dans des soirées bizarres au “Nova” et surtout au “Pontoun” (une espèce de boite éclatée mais lorsque tu avais bien picolé tu te croyais à Miami). C’était un mélange de locaux, d’expats jeunes, de voyageurs et… pas mal de prostituées aussi. J’y suis allé une fois complètement sobre et j’avais pas l’impression d’être au même endroit (on se serait cru dans un reportage de France 3 dans une boite du Cantal).

Chose très agréable à Phnom Penh mais je vivais non-loin du Tonlé Sap / Mékong. Du coup je partais de chez moi en courant, je passais le long d’une grande esplanade, puis devant le fameux palais royal, je continuais le long du fleuve Tonlé Sap et je revenais tranquillement chez moi, simplement heureux d’avoir fait mon petit jogging.

Et le travail dans tout ça ?

Pour en revenir à eOasia, ce qu’il faut savoir c’est que G. avait déjà passé pas mal de temps au Cambodge, il avait couvert les grandes régions comme Siem Reap (pour Angkor), Battambang ou Phnom Penh. Je n’avais donc pas besoin de voyager au Cambodge pour trouver le bon cours de cuisine à Siem Reap ou le tour en tuktuk à Phnom Penh.

Je passais toutes mes journées à travailler sur mon petit bureau avec la porte ouverte, c’était d’un calme absolu et je profitais tellement. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c’est incroyable d’avoir son appartement après avoir voyagé des mois et des mois, à changer toutes les semaines de zone, à avoir l’impression qu’on va se faire voler son passeport toutes les 5 minutes, etc. C’est d’ailleurs un point souvent sous-estimé par les gens qui préparent leurs voyages, cette différence importante entre voyager et se reposer.

Chose amusante mais j’étais à Phnom Penh tout le mois de Juin et une grande partie du mois d’août (oui j’étais absent en juillet mais on en parle plus bas) et c’était donc la saison des pluies. Quasiment tous les jours sur les coups de 16h00 le soleil disparaissait et la pluie arrivait, c’était réglé comme une horloge. En fin de journée il y avait aussi systématiquement les fameuses danses et sessions de sport sur la grande esplanade juste à côté de chez moi. C’était au niveau du monument de l’amitié avec le Vietnam (à quelques centaines de mètres du grand palais).

Quelques voyages

J’ai passé en tout 2 mois au Cambodge et avec les amis de passage et les weekends à ne rien faire je n’ai au final pas tant voyagé que ça. J’ai eu la chance de :

  1. Passer un weekend à Angkor que j’ai trouvé incroyable
  2. Passer un weekend prolongé dans le Sud (Sihanoukville, Kampot & Kep) qui m’a pas paru dingue
  3. Passer un weekend à Kampong Cham qui aurait mérité une meilleure préparation !

Autant sur d’autres expériences je pense que j’aurais pu voyager plus, autant là après avoir passé des mois à voyager et à changer d’endroits toutes les semaines j’avais ce besoin de me poser, le fait d’avoir plein d’amis de passage et d’avoir une vie normale (à boire des bières, à se mettre la race, à manger dans le même restaurant 3 fois par semaine pendant 1 mois, à avoir les clés de son appartement, à se lever à midi le dimanche, etc.) j’en avais vraiment besoin.

Conclusions sur le Cambodge (indice, j’avais tout faux)

Le Cambodge au final je ne l’ai pas compris, je peux le dire maintenant car j’y suis retourné plusieurs fois mais en 2013 mon avis sur le Cambodge était :

Bon ben c’est une grande plaine, c’est toujours la même chose, Angkor c’est incroyable mais pour le reste il n’y a rien de fou.

J’ai pu retourner au Cambodge plusieurs fois (et surtout voyager beaucoup plus en Asie) et du coup j’apprécie désormais beaucoup plus les petites différences qui rendent le Cambodge très intéressant. Son Tonlé Sap, ses gens super sympas, ses temples incroyables perdus au gré d’une rizière… j’ai hâte de pouvoir y retourner plus longtemps (les photos ci-dessous ne datent bien évidemment pas de 2013 mais au moins vous avez l’idée !).

Les trucs qui m’avaient marqué au Cambodge :

  1. J’ai été malade comme rarement : A Phnom Penh je suis tombé malade, c’était un truc de dingue. J’ai fait 2 espèces d’intoxications alimentaires à la suite et la seconde fois je me suis réveillé avec des douleurs de malade dans le ventre. Après être passé dans le cabinet d’un médecin français j’étais beaucoup plus rassuré (il avait son diplôme de la fac de médecine de Montpellier, pour moi je lisais ça en mode “c’est bon lui il va pouvoir me sauver”). 2 semaines à manger du riz sans alcool et nourriture épicée ! C’était aussi violent qu’en Inde !
  2. Tout est très facile : Les tuktuks rendent les déplacements incroyablement aisées surtout par rapport à Manille ou Cebu où chaque trajet me prenait un temps incroyable à cause des bouchons ! Et souvent les tuktuks ou moto-taxis étaient assez honnêtes (et oui !). Visiblement niveau trafic Phnom Penh est devenue une ville assez catastrophique mais il y a 8 ans franchement ça allait !
  3. Il y avait quand même pas mal de vol à l’arraché : Lors de mon passage par Phnom Penh j’ai été témoin de plusieurs vols à l’arrachée, vraiment juste devant moi. Du coup je faisais très attention. Je ne sais pas si ça a changé depuis mais clairement j’ai dû en voir 3 en 2 mois (je parle pas de “on m’a dit que untel”, c’était vraiment 3 fois devant mes yeux avec une nana qui hurle et 2 jeunes sur une moto qui se barrent).
  4. Il y avait toutes les gastronomies à disposition, je pouvais manger français, puis asiatique, puis un couscous, c’était de la folie ! Un peu comme pour Vientiane au Laos, vivre à Phnom Penh et y voyager c’est très très très différent.
  5. Les gens étaient vraiment gentils : Je le dis pour chaque pays mais c’est vrai !
  6. Les élections… c’est pas facile : C’était le moment des grandes élections au Cambodge lors de mon passage et ce n’était pas la même ambiance ! Du jour au lendemain l’armée partout dans la ville, contrôle pour rentrer ou sortir dans Phnom Penh, etc. De grand cortèges de camions avec des dizaines (centaines ?) de milliers de personne de “l’opposition”. Pour aller déjeuner le jour de l’élection j’avais du demander aux militaires de me laisser passer (ils formaient une immense ligne avec des militaires épaule contre épaule tout le long de l’avenue principale de Phnom Penh). C’est aussi à ce moment que j’ai vécu les fameuses rumeurs entre expats avant les élections (à ce qu’il parait X, à ce qu’il parait Y, Z m’a dit que, etc.). Et ça c’est dans chaque pays pour chaque élection !

Si vous avez  bien lu l’article vous avez compris que j’ai passé 1 mois à Phnom Penh, puis quasiment 1 mois autre part et encore 1 mois à Phnom Penh. Entre les deux j’ai été envoyé dans un autre pays pour développer l’offre d’eOasia et c’était… le Laos ! Qui sera le prochain article de cette série !

Questions ?

Vous avez des questions ? N’hésitez pas à laisser un commentaire. Pour rappel si vous préparez un voyage au Cambodge j’ai écrit de nombreux articles disponibles sur la page Cambodge et aussi un très grand (et très intéressant) guide sur Angkor et sa région.