Tri Ton est une région du delta du Mékong que j’ai toujours eu dans le viseur, en effet c’est la seule région où l’on trouve des dizaines et des dizaines de palmiers à sucre qui sont incroyablement photogénique (vous allez comprendre plus bas). Au cours d’un voyage récent dans le delta du Mékong j’ai donc passé 24 heures dans cette région magnifique (un après-midi, une nuit et une matinée) entre Chau Doc et Ha Tien.
Contexte de cet article
Cet article sur Tri Ton fait partie d’une longue série sur un voyage d’une petite dizaine de jours dans le delta du Mékong et à Con Dao. Vous pouvez retrouver tous les articles (dans l’ordre chronologique) sur ce lien.
D’un point de vue géographique sachez que cet article est très compliqué à comprendre, ci-dessous vous trouverez une carte pour vous expliquer où se trouve la région de Tri Ton. Tri Ton est un district qui se trouve à la frontière avec le Cambodge, à ce titre l’influence khmère est évidente, aussi bien sur la couleur de peau des gens, sur leurs habitudes (pas mal de krama… enfin les écharpes quoi !) ainsi que sur la religion (ici c’est du Bouddhisme comme en Thaïlande au au Cambodge).
Un après-midi dans le district de Tinh Bien
Ma journée a déjà bien démarré lorsque je prends la direction de Tri Ton, je viens de découvrir le très beau marché de Chau Doc de nuit, puis je suis allé passer toute la matinée dans les environs de Tan Chau. Après le déjeuner je pars donc en direction de Tri Ton, sur le chemin je m’arrête dans le district de Tinh Bien, c’est juste au dessus de la ville de Tri Ton et il semble y avoir de nombreux palmiers à sucre. Sur place pas de palmiers mais directement un énorme Bouddha.
Quelques minutes après les palmiers à sucre font une apparition remarquée, je m’arrête tout de suite pour faire des photos, qu’est ce que c’est beau. Il y a des petits chemins qui se perdent un peu partout. Avant mon voyage j’ai repéré la région avec Google Satellite et bien observé les petits points, j’ai ensuite comparé avec certaines photos à 360° et j’ai fait mon itinéraire pour traverser le plus possible de palmiers à sucre (faut pas croire, tout est pas aléatoire sur ce blog !).
Je tourne au bon endroit puis j’arrive au niveau de l’ancien poste frontière de Siem Soat Bien Phong. L’endroit est une sorte d’énorme square abandonné avec là encore des palmiers à sucre de partout.
C’est un endroit assez bizarre puisqu’il y a des traces de balles sur les petites maisonnettes à l’abandon. Des restes d’une incursion Khmère à l’époque de Pol Pot ? On en reparlera plus tard.
En route pour la vallée de Vĩnh Thường
Je quitte peu à peu la région et je prends la direction de la petite vallée de Vĩnh Thường (c’est pas son nom officiel, mais c’est le nom de la ville au milieu de la vallée), j’ai beaucoup préparé cette journée avant de venir et il semble y avoir énormément de palmiers à sucre dans cette zone. Bon le premier truc sur lequel je tombe c’est une pagode Khmère (original pour la région… y’en a partout !).
En commençant à traverser la zone je sais que j’ai un énorme problème puisque… il n’y a plus du tout de riz. Tout a été recolté il y a quelques semaines déjà (minimum) donc pour les photos cela ne rend pas très bien. Je visite pourtant le delta du Mékong a une bonne période (j’ai eu du riz de partout pour l’instant) mais Tri Ton semble être sur un calendrier un peu différent du reste du delta du Mékong… et il semble n’y avoir quasiment aucun canaux dans le coin.
Après plusieurs années en Asie je sais quelle est la solution, il faut trouver les canaux d’irrigations ou les rivières pour avoir de la vie (il n’y a pas de miracle et on semble l’avoir oublié en France, mais sans eau l’agriculture c’est peanuts). Je mets donc Google en mode satellite, je regarde dans les détails et il semble y avoir des canaux à quelques kilomètres. Quelques minutes plus tard PAF.
Il y en a fait plusieurs petits réservoirs et un canal d’irrigation, c’est très photogénique surtout lorsque quelqu’un marche dessus et cela donne aussi de très beaux reflets.
Je tombe sur un mec qui vient me parler, son vietnamien est beaucoup trop rapide et son anglais est complètement claqué mais on arrive à échanger. Il m’explique qu’il vient de Soc Trang (une autre grande zone khmère dont on parlera dans quelques articles). Je ne comprends pas pourquoi il est venu vivre ici, peut-être pour sa femme ? (je pense que Soc Trang est plus riche que Tri Ton, mais je peux me tromper).
Je prends rapidement la décision d’abandonner mon itinéraire initial et de suivre le canal, c’est évident comme le nez au milieu de la figure que c’est ce qu’il faut faire et quelques centaines de mètres plus loin (sur une route défoncée) je tombe là encore sur de très belles rizières.
Malheureusement pour moi l’arrêt suivant (un petit lac) est rincé de chez rincé. C’est moche comme c’est pas possible et cela semble surtout être un endroit pour les jeunes (pour venir faire un barbecue et boire des bières). Je continue ma route, il est à ce moment 16h00 et je suis debout depuis 5h00 du matin, autant vous dire que je suis complètement crevé. Pour ne rien arranger un de mes objectifs ne marche plus (le gros zoom). Je passe donc 5 minutes à essayer de le faire fonctionner. Finalement il remarche et je peux prendre une photo… j’ai ma photo mais à ce moment Brice il en a ras le bol. Physiquement je suis très fatigué.
Je ne suis plus qu’à quelques kilomètres de l’hôtel et j’aimerais bien pouvoir faire des photos du coucher de soleil. Cependant les derniers kilomètres sont sur une route en travaux avec des énormes camions, je mange littéralement de la poussière… tant pis pour le coucher de soleil, je vais directement à l’hôtel, on va terminer la journée sur l’iPad et sous la climatisation. Je ne suis qu’à ma troisième journée (sur neuf) de ce voyage et je sais qu’il faut aussi se reposer à certains moments.
Pendant la soirée il ne se passera pas grand chose, un dîner franchement passable mais dans l’ensemble un hôtel vraiment très bien (bon c’est quasiment 50€ la nuit quand même, j’en parle plus bas).
Le magnifique district de Tri Ton
Il est 6h30 lorsque je prends mon petit-déjeuner à l’hôtel, le petit-déjeuner est absolument infame et je ne termine même pas mon assiette. Je m’arrêterai plus tard récupérer un Hu Tieu ou un Banh Mi. En fait l’hôtel où j’étais est principalement pour les vietnamiens car il se trouve à côté de Bay Nui. C’est une montagne sacrée et un lieu assez important (les 7 montagnes de l’An Giang sont pour certaines “sacrées”). C’est grâce à ce lieu assez important qu’il y a justement des hôtels, sinon ils n’auraient pas construits au milieu de la cambrousse). Bon t’as sûrement rien compris à ce que je viens d’écrire, la région est sacrée donc il y a des vietnamiens qui viennent voir et prier dans les montagnes donc il y a des hôtels donc certains hôtels sont pas mal.
Bref revenons à nos moutons, l’endroit sacré ne m’attire pas du tout. De plus le soir d’avant j’ai discuté avec Nicolas (le GM du Victoria Chau Doc) qui m’a dit qu’ils construisaient un parc aquatique, bon tant pis pas de Bay Nui…
Il est un peu plus de 6h30 lorsque je charge le sac sur la moto et que je commence à rouler en direction de Co To (une autre montagne sacrée). Bien évidemment en sortant le premier truc qui arrive est une pagode Khmère.
Je continue et j’arrive dans la première zone que je souhaite explorer. Sur la droite il semble y avoir une très belle pagode ainsi qu’une énorme montée qui “est jouable” en moto.
Je ne réfléchis pas, je passe la première et je me lance à fond dans la montée. Malheureusement au milieu (on voit pas sur la photo mais la montée continue sur la droite avec plusieurs virages) je me retrouve comme un con à l’arrêt (la pente est terrible, j’ai pas pris d’élan et je suis trop lourd… avec les sacs… ou à cause de mon bide je sais pas). Je suis donc sur une pente à 20% avec la moto qui n’avance plus, j’ai mes 2 gros sacs sur moi et je sais qu’il faut pas paniquer (et que surtout, la moto va sûrement caller).
J’essaye de mettre la moto la plus possible en diagonale en me tenant comme je peux en équilibre (si la moto tombe avec moi dessus c’est hôpital voir fin du blog). Je décharge les 2 sacs avec une seule main et je les pose contre le mur (tout en étant sur la moto). Bon au moins même si je fais un faux mouvement et que la moto tombe on aura sauvé les appareils photo (pas folle la guèpe).
J’arrive tant bien que mal à mettre la moto perpendiculaire à la pente, c’est à peu près stable et à ce moment je n’ai même pas 1m devant moi. Je me dis que le plus dur est fait, il faut juste que j’arrive à reculer de quelques centimètres et je vais pouvoir redescendre.
Je recharge les 2 sacs sur la moto (à l’arrache, un à l’avant et un sur moi), j’améliore l’angle de la moto puis je me lance dans la descente. En arrivant en bas je m’en veux comme pas possible, je me suis mis dans une situation super dangereuse, je suis seul pour un moto-trip et je ne peux pas me permettre ce genre de bétises. En plus avec le stress pendant 5 minutes je transpire comme un petit porcinet… mais je n’ai pas une égratinure. Surtout dans ce genre de cas il faut pas paniquer… je reprends la route tranquillement en expliquant la situation à ma femme sur WhatsApp, elle a envie de me buter.
Il y a bien quelques motos qui me coupent la route sur des petits chemins de terre, ou du bétail qui semble perdu dans les rizières mais dans l’ensemble rien de dingue à l’horizon.
Au loin la pagode que je ne suis pas arrivé à atteindre semble me narguer.
La récolte des palmiers à sucre de Tri Ton
Je rejoins par la suite la ville de Tri Ton (oui c’est le nom du district mais aussi de la ville principale). C’est une ville relativement grande et il reste quelques vieilles maisons.
Je récupère un Banh Mi et je m’arrête dans un café à la sortie de Tri Ton, cela sera un bien meilleur petit-déjeuner que dans mon hôtel.
Je me balade ensuite dans la campagne, malheureusement les routes sont explosées donc je roule vraiment tout doucement… et il y a genre 20 militaires en moto qui passent devant moi. Je tombe par hasard sur ce dont je rêvais, la récolte des palmiers à sucre. En fait je me suis arrêté à un endroit pour faire une photo et j’ai vu un mec sortir d’un palmier à sucre par hasard. Il passe devant moi et il grimpe dans un autre palmier à sucre à 5 mètres de moi, génial (c’est exactement pour ça que je suis venu jusqu’à Tri Ton). Je fonce donc à ma moto, je récupère mon second boitier et j’attends.
Je vais passer une petite demi-heure sur place, d’autres personnes arrivent et il y a au moins 3-4 jeunes hommes qui récoltent les palmiers à sucre dans cette petite zone. Le souci c’est que le soleil tape déjà fort et que c’est trèssec partout (oui en janvier il fait déjà chaud à Tri Ton). J’ai un peu de chance par moment et je fais quand même quelques clichés que j’aime beaucoup.
En repartant je croise par hasard des écolières qui reviennent de l’école, elles sont super mignonnes et… une s’arrête à côté de moi et me demande “what’s your name”, elle est trop choupie ! Bizarrement certains endroits de Tri Ton m’avaient un peu déçu car ils étaient trop secs et sans vie, après avoir vu la récolte des palmiers à sucre Tri Ton remonte automatiquement dans mon classement !
Brice, on a rien compris à la recolte des palmiers à sucre, tu prends 5 minutes pour nous expliquer stp ?
Je suis obligé de revenir sur ce point car c’est quelque chose d’important, ce que que j’en ai compris :
Tous les palmiers à sucre de la région de Tri Ton ne sont pas récoltés, en revanche dans certaines zones avec des palmiers à sucre très proches les uns des autres c’est beaucoup plus facile.
Généralement les hommes utilisent des petites échelles collées au tronc de l’arbre, c’est vraiment pas facile à voir mais une fois que tu connais le trick c’est pas non plus très compliqué.
Lorsque les hommes grimpent dans les arbres, ils passent ensuite quelques minutes à récolter les palmiers à sucre, je ne sais pas comment ça se passe en haut en revanche ils utilisent plein de petits récipients en plastique. Une fois que la récolte est faites, l’homme fait descendre les récipients le long d’une corde puis redescends à son tour. Il marche ensuite et enchaîne tout de suite sur le palmier à sucre d’après (certains ne faisaient pas descendre les récipients avec une corde, mais accrochaient les récipients à leur “ceinture”).
Plusieur fois l’homme ne descendait même pas du palmier et passait sur l’autre directement dans les feuillages en haut. Ne me demandez pas comment ils font ça je pense que c’est allé lié au poid ds la personne (oui à Tri Ton les hommes sont pas très grands donc t’as personne qui fait 80kgs !). Même si ça parait magnifique (et que ça l’est pour les photos), le coin où j’ai vu les personnes dans les palmiers à sucre était extrêmement pauvre. Les maisonnettes étaient explosées et tout était très sale, je ne pense pas que cela paye beaucoup. D’ailleurs les zones khmères à Tri Ton (ou généralement dans le delta) sont rarement très riches. Je vous mets quelques photos ci-dessous.
Rizières, temples et crypte à Ba Chuc
Note : On revient à nos moutons, je viens donc d’observer la récolte et de voir les enfants qui reviennent de l’école. Je suis à ce moment dans le Nord-Ouest du district de Tri Ton.
Je quitte cette zone et je passe par hasard à travers de magnifiques rizières. Que ça fait du bien de revoir enfin de la vie dans les champs ! La zone est absolument magnifique avec pas mal de palmiers à sucre. Je m’arrête et je suis excité de voir des couleurs (Tri Ton est une région extrêmement difficile pour les photographes en hors saison, car seulement quelques zones de rizières sont irriguées… évidemment ça je ne le savais pas avant de venir).
Sur le chemin tous les scooters et vélos me dévisagent ou me lancent des “Hello”, ils doivent pas voir beaucoup de touristes dans le coin. Cela rend le moment particulièrement sympa. Je fais mes photos tranquillement et tout le monde me dit bonjour ! A ce moment je dois dire que les paysages sont tellement différent, des palmiers à sucre ou des montagnes ce n’est pas courant dans le delta du Mékong… alors les deux en même temps !
Je continue jusqu’à la petite ville de Ba Chuc, au milieu de la ville il y a temple, juste à côté d’un arbre en plein milieu de la route. Oui la première impression de Ba Chuc est assez bizarre.
Ce qui est encore plus bizarre c’est le comportement des personnes sur place, les dames essaient de m’inviter dans le temple, puis des sons se font entendre et c’est l’heure de la prière, toutes les dames se mettent à prier en direction de l’autel, puis se tournent vers un autre côté et se remettent à prier… enfin on dirait plutôt une forme de transe. C’est presque le “malaise” pour moi car j’ai plus l’impression de voir une secte qu’autre chose (j’ai peut-être pas les codes, mais comme ça c’était impossible à comprendre).
La fameuse crypte de Ba Chuc
J’arrive peu après dans la fameuse crypte de Ba Chuc (c’est l’un des endroits les plus connus du district de Tri Ton), et c’est l’heure pour moi de faire un peu d’histoire. Comme toujours je ne suis pas historien et je me base principalement sur Wikipedia. J’essaye aussi de faire simple pour que tout le monde comprenne.
Ba Chuc est une zone peuplée de nombreux Khmers (comme tout le district de Tri Ton), elle se trouve quasiment à la frontière avec le Cambodge. C’est un lieu connu car les Khmers rouges (le parti au pouvoir au Cambodge avec Pol Pot comme leader) sont entrés au Vietnam au niveau de Ba Chuc et ont tué plus de 3000 personnes à la fin avril 1978. Les Vietnamiens en avait déjà ras le bol des Khmer rouges (qui faisaient aussi d’autres incursions, faisaient pressions sur les Vietnamiens au Cambodge, etc.) du coup ils ont envahi le Cambodge pour dégager Pol Pot.
Bien évidemment le Vietnam était une grosse armée, qui avait déjà l’expérience du combat face aux Chinois, Français et Américains, avec un général “mythique” à sa tête (Võ Nguyên Giáp dont on parle dans l’article sur Phong Nha). De l’autre côté le Cambodge c’est principalement une grande plaine sans barrière naturelle et avec une armée plus petite… donc je vous fait pas un dessin.
A Ba Chuc il demeure donc une grande crypte avec les restes des gens qui sont morts, j’ai pris une photo de loin mais si vous ne le sentez pas n’hésitez pas à passer la photo car on voit quand même bien les squelettes.
A côté il y a un petite musée et honnêtement c’est beaucoup plus dur, les photos sont vraiment immondes, les corps explosés les uns sur les autres… vraiment cette histoire est horrible (il n’y a eu que 2 survivants, quel délire). Ce n’est pas que des photos horribles, il y a aussi des parties sur “le futur”, mais dans l’idée ça te met un coup. Je termine cette matinée par le moins “funky”, c’est le cas de le dire !
Pour moi c’est déjà l’heure de quitter la région de Tri Ton et de rejoindre Ha Tien, je prends un dernier déjeuner sur la route principale et je fonce jusqu’à Ha Tien, car oui j’ai pas mal de route à couvrir pendant l’après-midi mais ça on en parlera dans le prochain article !
Mes conseils pour découvrir la région de Tri Ton
- Sachez que Tri Ton n’est pas une zone incontournable surtout si vous avez prévu de visiter le Cambodge avant ou après (franchement ça ressemble beaucoup plus au Cambodge qu’au Vietnam par moment).
- La zone de Tri Ton n’a quasiment pas de canaux, il n’y a donc pas du tout l’aspect Mékong, faites bien attention à cela (c’est des immenses rizières, quelques montagnes et des pagodes).
- Pour tous les photographes en revanche Tri Ton est une zone magnifique, si vous n’avez pas prévu d’aller au Cambodge après ça peut valoir le coup, vous aurez des photos assez uniques avec ces palmiers à sucre.
- Attention je mentionne systématiquement Tri Ton mais dans la réalité les palmiers à sucre et les khmers sont dans le district de Tri Ton mais aussi le district de Tinh Bien (et dans d’autres régions du delta dont on parlera bientôt sur le blog).
- Vous n’êtes pas obligé d’aller dormir à Tri Ton pour découvrir la zone, vous pouvez en effet venir visiter la région depuis Chau Doc (comptez 1h30 de moto), ou encore mieux visiter la région en allant jusqu’à Ha Tien.
- J’ai passé 24h dans la région de Tri Ton, mais pour le commun des mortels vous pouvez sans problème passer uniquement une demi-journée, voir même qu’une heure sur un détour en allant à Ha Tien (genre si vous faites pas de photo quoi). Pour moi les palmiers à sucre ont vraiment un truc de spécial (j’en parlais déjà sur mon article sur Preah Vihear au Cambodge) mais pour beaucoup de voyageurs c’est juste une photo puis on continue (dans ce cas vous aurez de belles photos à Tinh Bien, pas besoin de sortir de la route principale pour Ha Tien).
- Il n’y a aucune infrastucture touristique à Tri Ton (pour les étrangers j’entends), donc comme d’habitude c’est moto, moto et encore moto.
- Tri Ton semble être sur les mêmes rizières qu’au Cambodge (en terme de calendrier), donc ça va majoritairement planter en juillet/août et couper en Novembre/Décembre si je ne dis pas de bêtises (j’espère ne pas en dire, merci de mettre dans les commentaires si vous savez car je suis pas expert Cambodge).
- Si vous allez déjà au Cambodge (et que vous avez prévu du temps à Phnom Penh pour voir les killing fields) je ne vous recommande pas de visiter Bac Chuc. Les killing fields de Phnom Penh sont plus intéressants (aussi beaucoup plus difficiles à supporter avec l’Audioguide, car on a des détails assez horribles sur l’histoire du lieu) et dans l’idée c’est l’histoire qui se répète (enfin la folie des Khmers Rouges quoi).
- Mon itinéraire (en gros) est sur la carte ci-dessous, pour faire simple vous pouvez voir que la région de Tri Ton est vraiment entre Chau Doc & Ha Tien.
- La fameuse forêt de Tra Su (dont je ne parle pas dans cet article, mais j’en parlais dans mon premier article sur Chau Doc).
- Le poste frontière avec les balles
- Le lac pourri, entre les deux c’est là que sont les canaux d’irrigations, on peut les voir facilement sur Google Map
- L’hôtel où j’ai dormi
- La pagode où j’ai failli avoir l’accident dans la montée (cette zone pendant la saison “rizière” doit être sublime aussi, vous pouvez vous balader sur les petits chemins à côté de la pagode, en passant Google Map en mode Satellite on voit très bien les passages possibles.
- La crypte de Ba Chuc
Je n’ai pas mis de point 7 mais j’aurais pu le mettre à Ha Tien, ensuite c’est tout droit jusqu’à Ha Tien.
Où dormir à Tri Ton ?
J’ai dormi dans le meilleur hôtel de la région, le staff parle un peu anglais (ce qu’il faut quoi), le Wifi fonctionne bien, les chambres sont plutôt pas mal dans un joli parc, bref c’est un choix solide. Par contre attention car les repas sont pas bons du tout (c’est que pour les vietnamiens) et le petit-déjeuner est encore pire. Le nom est Sang Nhu Ngoc Resort et vous pouvez réserver sur Agoda et réserver sur Booking.
Attention, Tri Ton possède aussi des petits hôtels locaux (Nha Nghi) et il y a autour du Sang Nhu Ngoc Resort 2-3 hôtels pour les locaux.
Mise à jour septembre 2021 : Après mon troisième passage sur place je vous recommande de réserver à Sang Nhu Ngoc, en effet j’ai dormir dans un “bon” Nha Nghi de Tri Ton et franchement c’était cata. Clim qui marchait mal, assez sale, etc. Ca s’appelait Nhà Nghỉ Thảo Quyên et c’est vraiment à éviter.
Je vais à Tri Ton ou pas ?
- Tu ne pourras inclure Tri Ton que si tu passes du temps (et même beaucoup de temps, minimum 5-6 jours) dans le delta du Mékong. Sinon oublie.
- Si tu viens du Cambodge ou va au Cambodge après ne passe pas par Tri Ton.
- Pour moi vous avez vraiment 2 options pour visiter Tri Ton. Soit vous faites un grand tour en moto dans le delta, et ça vaut donc le coup de s’arrêter une nuit, soit vous visitez sur le chemin pour Ha Tien & Phu Quoc en passant entre 1 et 3 heures en fonction de votre intérêt pour la photo et de votre temps à Ha Tien.
- Dans tous les cas il y a des plus belles choses à voir dans le delta du Mékong que Tri Ton, surtout ne passe pas outre Chau Doc en allant directement à Tri Ton, car Chau Doc est une région sublime.
- Tri Ton est un district très connu des photographes et de nombreuses photos viennent des environs de Tri Ton (notamment certaines affiches magnifiques de plusieurs mètres que vous voyez en arrivant à l’aéroport d’Hanoi).
Mise à jour septembre 2021 :
- Si vous êtes un passionné d’histoire vous pourriez aussi ajouter Oc Eo avant d’arriver à Tri Ton, ça rajoute beaucoup de temps de trajet mais mon article devrait vous aider à savoir si c’est pour vous ou pas.
- Je suis repassé pour la troisième fois à Tri Ton et j’ai fait un article sur les palmiers à sucre du delta du Mékong si ça vous intéresse ! Je vous mets quelques photos de mon dernier passage ci-dessous (d’autres sont disponibles dans l’article mentionné juste au dessus).
Questions ?
Vous avez des questions sur Tri Ton ? n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous.
toujours aussi interessant brice. connaisseur du vietnam aprés 7 voyages j’adore votre blog qui me donne toujours à réflechir sur le programme de mon prochain séjour!
Merci beaucoup 🙂
ton article donne vraiment envie d’y aller.
Merci 😀
Bonjour Brice, tu as pris quelques risques en essayant de gravir sur la moto le chemin pentu qui monte jusqu’à une pagode. En ce qui me concerne, j’avais poussé le vélo jusqu’au sommet, et cela m’avait permis de bavarder avec les enfants étonnés de me voir là. La pagode n’est pas exceptionnelle, mais le sommet offre une vue panoramique sur la région. Je n’ai pas visité la crypte de Ba Chuc. En revanche, il existe un ensemble de grottes situées à proximité de Tri Ton qui constitue un haut lieu de la résistance vc dans le delta. La visite du lieu permet de se rendre des conditions dans lesquelles les combats ont eu lieu pendant des mois. Enfin, en ce qui concerne le cérémonial de la prière, j’ai parfois le sentiment qu’il y a autant de protocole qu’il y a de pagodes, sans compter les autres religions encore plus étranges. Toujours aussi intéressants, tes articles.
Salut Raymond,
Ah je ne connaissais pas les vestiges VC dans le coin, j’en ai déjà visité plusieurs et franchement c’est pas des trucs que j’apprécie, surtout si on doit passer dans les tunnels de dingue !
Salut brice, les vestiges dont je parle sont situés sous de grosses roches à flanc de colline. les lieux sont secs et faciles d’accès, rien à voir avec les tunnels si éprouvants par leur petite section, leur température élevée et l’humidité. Ceci dit, le site n’a rien d’inoubliable sur le plan visuel, il présente seulement un intérêt historique pour le voyageur qui a le temps de voyager lentement.
Salut Brice,
Je vais y faire un tour fin Avril. Quel coin conseilles-tu d’aller voir à ce moment (quelques heures à une demi journée / que je couplerais avec tra su)